Je reçois beaucoup de questions sur mon fonctionnement en ateliers et j’ai l’impression qu’à chaque fois, c’est l’exemple qui est le plus parlant pour mes interlocuteurs. Comment est-ce que j’enseigne en ateliers ? Quand ? Pourquoi ? Comment est-ce que je gère les corrections ? Comment est-ce que j’arrive à m’assurer que tout le monde est au travail ? Que font les élèves pendant que tu es avec un groupe ? Voici le type de questions que je reçois régulièrement.
Constitution des groupes
Je commence par un calcul très simple : si j’ai trois séances d’étude de la langue disponibles pour mes ateliers, alors, je ferai trois groupes d’élèves (et trois ateliers). Ces groupes sont hétérogènes et je trouve cela important : cette hétérogénéité facilite l’entraide en mon absence et rend les groupes plus dynamiques quand ils sont avec moi. Ils apprennent aussi en s’observant (le fameux apprentissage vicariant).
Et puis, je répartis aussi les élèves en difficulté dans les groupes, donc je vais pouvoir réguler mon accompagnement plus facilement : si j’ai un groupe avec six élèves en difficulté, chacun n’aura qu’un sixième de mon attention (pour faire simple). Si j’ai un groupe avec deux élèves en difficulté et donc des élèves plus autonomes, je peux accorder plus d’attention à ceux qui en ont davantage besoin sans pénaliser les autres (qui profiteront aussi de mes explications et de l’aide que j’apporte).
Des ateliers qui tournent sur une semaine
Une fois que j’ai mes groupes, je n’ai plus qu’à programmer mes ateliers. Pour faire simple, surtout au début avec des élèves qui ont besoin de repères et de régularité. C’est aussi plus confortable pour moi qui suit très souvent sollicitée au début. Ces trois ateliers tournent sur la semaine. Si vous choisissez de faire quatre ateliers, je conseille, au début, d’avoir deux groupes en travail autonome.
Atelier dirigé
Ce format ressemble beaucoup à une séance traditionnelle, mais avec les avantages du petit groupe. Tous les élèves pourront manipuler, tous les élèves bénéficieront d’un étayage important, tous pourront être interrogés et participer. Si vous avez un TBI / TNI, ils pourront tous passer au tableau également (en général, ils adorent, et il n’y a plus la pression du grand groupe).
J’essaie de noter (au moins mentalement) où j’en suis avec chaque groupe pour reprendre très précisément où nous en étions. Il faut être extrêmement efficace sur ce temps puisque, fonctionnant en atelier, j’ai un temps de parole par groupe réduit. Je mise sur la qualité et la personnalisation de l’accompagnement. Les élèves sont également plus attentifs
Je commence en général en leur donnant une tâche simple à réaliser en autonomie pour réactiver des connaissances (écrire un nombre en lettres, en chiffres, réaliser des conversions, un tracé, analyser une phrase, conjuguer un verbe, etc.). Cela me permet de faire un premier tour des deux autres ateliers afin de vérifier que tout le monde a trouvé ce dont il avait besoin pour se mettre au travail. Je vérifie, par exemple, que chacun ait trouvé la page du manuel, qu’ils aient leur tétra’aide, que le groupe à l’atelier manipulation/jeux ait bien les consignes en tête, etc.
A plusieurs moments de la séance, je donnerai une tâche de réinvestissement pour réaliser ce petit tour. Progressivement, au fil des semaines, l’entraide entre élèves est développée pour que les élèves apprennent à faire sans moi.
Travail autonome / plan de travail
La possibilité la plus simple consiste à donner une liste d’exercices à réaliser en autonomie. Les élèves ont droit à leur mémo, aux outils de la classe (je leur demande simplement de m’écrire ce qu’ils ont utilisé dans la marge).
Je peux aussi dédier ce créneau au plan de travail. Pour en savoir plus sur l’instauration progressive du plan de travail, je vous invite à lire l’article que j’ai récemment écrit à ce sujet.
Au tout début, pas d’entraide pour ce groupe. Ils doivent d’abord apprendre à travailler en autonomie : mes élèves ont tendance à être très passif. Le seul moyen que j’ai trouvé de les contraindre à développer de l’autonomie a été de les contraindre, pour un temps, à se débrouiller. Et ça fonctionne assez bien. Puis, comme décrit dans l’article sur les plans de travail, l’entraide est introduite progressivement.
Avantage du fonctionnement en ateliers : je n’ai que ce travail autonome à corriger. Même si tous les élèves n’en sont pas au même point, les corrections quotidiennes sont largement allégées sans pour autant diminuer le temps de travail et d’apprentissage des élèves (il prend seulement d’autres formes).
Manipulation ou jeux
Le dernier groupe s’entraine avec un jeu ou un atelier de manipulation. Pour cet atelier plus qu’aucun autre, il est essentiel de clarifier les objectifs d’apprentissage. Quelle compétence est travaillée ? Ils savent que le but n’est pas de gagner, que le jeu n’est qu’une façon ludique et divertissante de s’entrainer. Ils ont donc pour consigne de s’entraider, de s’expliquer la leçon mobilisée, etc.
C’est le groupe le plus difficile à réguler : il faut vérifier qu’ils ont compris les règles du jeu, leur apprendre à relire la règle en autonomie, leur montrer où se trouvent les informations clés (cartes spéciales, déroulement d’un tour, etc.), où se trouvent les aides (cartes d’aide, mémos, dictionnaires, etc.) et comment les utiliser.
Il faut aussi leur apprendre à chuchoter, à faire le tri entre ce qu’il est nécessaire de dire ou non. Les exclamations, les cris de joie, les sautes d’humeur quand un camarade prend du temps, ne sont pas forcément nécessaire et mènent, généralement, à un volume sonore croissant. Je leur demande de rester concentrés sur leur objectif d’apprentissage.
Si un élève fait trop de bruit et dérange, il retourne s’asseoir et réalise du travail en autonomie. Si c’est tout le groupe qui fait du bruit, la sanction est la même. Il est intéressant d’avoir du travail prêt en avance (le plan de travail aide beaucoup pour ça) ou des manuels dans lesquels piocher rapidement.
Le déroulement d’une séance « en ateliers »
En début de semaine, je dois fournir à chaque groupe suffisamment d’explications pour que tout le monde sache ce qu’il a à faire. Je présente donc les trois ateliers, comme on le ferait en maternelle. Il faut soit anticiper de commencer un petit peu plus tôt, soit accepter que chaque groupe aura droit à un petit peu moins de temps sur son premier atelier.
Pour limiter la perte de temps, il est nécessaire de bien préparer ses explications pour ne dire que ce qui est nécessaire. Il est aussi important de rendre plus autonomes les élèves (apprendre à lire les consignes seuls, trouver les réponses à leurs questions, lire une règle du jeu, etc.).
Pour faciliter ces explications, je fais en sorte qu’en fin d’atelier dirigé, j’ai le temps de leur expliquer la consigne des exercices qu’ils auront à faire la semaine suivante.
Au final, c’est surtout l’atelier de jeu et manipulation qui peut prendre du temps. On peut aussi demander aux élèves de regarder une vidéo expliquant les règles en devoirs pour les jeux du commerce : tous n’auront pas vu les règles mais suffisamment l’auront fait pour que le groupe puisse arriver à jouer.
Il est important d’anticiper, à la fin de la séance, le temps de rangement. Sans cela, on est facilement débordé.
Merci pour ces explications très claires, comme d’habitude. J’apprécie beaucoup le fait que vous expliquiez votre organisation de manière globale, sans pour autant entrer dans les détails. Ça me permet à chaque fois d’envisager assez clairement comment m’inspirer de votre travail tout en l’adaptant à ma classe et mes pratiques. Vous lire est un moyen de continuer à interroger mes pratiques et d’essayer de nouvelles choses, et c’est ce qui est chouette dans notre métier. Alors merci à vous !
Bonjour et merci d’avoir pris le temps de m’écrire ce message. Il me touche et je suis ravie que cet article puisse t’être utile (je me permets de te tutoyer puisque, si j’ai bien compris, nous sommes collègues).
Merci pour les échanges et les réflexions. Je fonctionne souvent en groupe de niveau, notamment en maths, car je ne fais pas le même travail avec chaque groupe. Il y a souvent un élève qui a mieux compris que les autres et qui peut les aider. Mais je réfléchirai au fonctionnement que tu proposes. ☺️
Les plus « faibles » arrivent-ils à rattraper leur « retard » avec des groupes de niveaux ? Les études que j’avais lues et les livres à ce sujet plaidaient vraiment en faveur de l’hétérogénéité. En tout cas, merci pour ton retour d’expérience.
En général, les plus faibles ont un petit décalage avec les autres mais pour te donner un exemple, on fait souvent en mathématiques un petit rebrassage avant le calcul mental et je peux te dire qu’en numération, mon groupe faible est au niveau de mes CM1. Après je n’ai plus de très bons élèves. J’ai des bons, moyens et très faibles. Du coup, les écarts sont moins importants et mon attente est qu’ils aient un niveau cm1 pour les plus faibles et en général on y arrive. Pour ceux où c’est vraiment compliqué, c’est souvent une orientation segpa ou autre qui a été proposée. Je crois avoir lu un dossier sur eduscol sur la différenciation où il est expliqué toutes les différenciations possibles et les groupes choisis. Si je le retrouve, je te donnerai le lien. 😉
Même constat cette année. Aucun élève excellent et brillant mais quand même certains qui décollent bien et ça me suffit. Pour les plus faibles, c’est vraiment difficile.
Pour le calcul mental, je comprends complètement ton choix de groupes de niveaux. J’utilise des ceintures de calcul qui sont ici. Merci pour le document, si tu le retrouves
Merci beaucoup pour cet article, ça complète et ça me rassure sur ce que je fais. J’aime bien ton idée de donner un petit exercice de réinvestissement en début de séance à ton groupe en dirigé pour pouvoir aller voir les autres élèves qui s’installent. Pour ma part, je fais 4 ateliers en EDL (avant la récré du matin) et même chose en maths (l’aprem) : un dirigé, un où ils travaillent sur leur cahier du jour, un sur les mini-fichiers MHM ou MHF et un où ils s’entraînent ou consolident sur un jeu. Il m’est arrivé de tester aussi des ateliers en LECTURE-ÉCRITURE aussi.
Lecture-eécriture, c’est très sympa à faire aussi. Quand on fait des projets comme Saga, j’évite parce que ça devient difficile de savoir où on en est avec chaque groupe et que j’aime bien faire en « massé » mais en dehors, je préfère les groupes. Je mets des groupes en texte libre, avec un journal dialogué, en centre d’écoute, etc.
Je faisais beaucoup sur 4 jours aussi mais avec les contraintes horaires qui sont les miennes (classe orchestre + bilingue), j’ai dû réduire. Ce que j’aime sur 4 jours : parfois, j’organise ma semaine avec 2 groupes en atelier dirigé et 2 groupes en autonomie. Ça me permet de voir les élèves deux fois sur la semaine. Très pratique pour les séquences qui demandent de mettre un coup de boost et un suivi renforcé parce que l’objet d’apprentissage est plus complexe à acquérir (typiquement, la conjugaison au présent, le début des fractions, etc. 😅).
Merci pour ce partage d’expérience. C’est toujours un plaisir de lire tes articles tes réflexions. 😊
Je me suis lancée cette année. C’est beaucoup de travail en amont mais quel plaisir en classe que de travailler avec seulement un petit groupe et tellement plus efficace me semble-t-il.
Quel aspect t’a demandé beaucoup de travail ? Il y a des choses qu’on oublie finalement, avec les années, et ton témoignage peut aider les lecteurs.
Merci pour cet article. Je fais presque toutes les semaines des ateliers tournants sur 4 jours, avec 4 groupes, 30 min par jour. J’aime bien et les élèves aussi, mais je trouve difficile de gérer le bruit des groupes en autonomie…Je n’ai pas encore trouvé la méthode miracle ! (de même pour les jeux pédagogiques qui se retrouvent parfois transformé en jeu tout court parce qu’ils ont décidé que l’objectif d’apprentissage était trop contraignant et qu’ils allaient se servir du matériel pour jouer comme ça leur chante 😉).
Je trouve que donner une tâche individuelle aux élèves en atelier dirigé me permet de faire un tour et de contrôler tout ça. Ça n’est pas une recette miracle car oui, j’ai toujours ces élèves qui ne pensent qu’à en profiter pour s’amuser. C’est encore plus vrai en début de cycle 2 car ils n’ont pas toujours une représentation très claire des raisons de leur présence à l’école (et c’est plutôt normal).
Merci beaucoup pour cet article: ça ressemble à ce que j’essaie de mettre en place dans ma classe depuis quelques mois.
Devant le constat: élèves complètement passifs lors des séances de manipulation / construction de notions, j’ai modifié ma manière d’enseigner.
Comme je suis à 80% j’ai coupé mon groupe classe en deux et je travaille en demi classe: révolution! Comme j’en ai moins je peux être plus derrière eux pour les relancer dans l’activité, pour les échanges aussi c’est top: tout le monde trouve sa place et peut avoir un temps de parole.
Je fais tourner les groupes sur deux jours et le troisième jour nous faisons la synthèse et la trace écrite en collectif. J’aime bien car ça permet de voir ce qui leur reste après 1 ou 2 jours.
Pour l’atelier en autonomie c’est de l’entraînement sur une notion vue en dirigé. Je n’ose pas encore proposer des atelier jeu pour le réinvestissement avec cette classe qui est très compliquée niveau autonomie et gestion du bavardage… :/
Les jeux ne sont effectivement pas une obligation. C’est assez motivant pour eux. Quand c’est possible, je lance les jeux, quitte à passer 3 semaines ou plus à sanctionner (en les renvoyant vers le travail dans leur cahier). Comme ils préfèrent jouer, ils finissent pas évoluer. Ça ne peut pas marcher à tous les coups cela dit.
Bonjour, merci beaucoup pour ces explications et ce partage 👍👍👍 petite question : sur une journée complète / type, est-ce que ce fonctionnement en ateliers (FR/maths j’ai cru comprendre ?) est majoritaire en temps, ou est-ce un temps dédié chaque jour, mais le reste de la journée est différent ?
Merci beaucoup en tout cas, ça m’intrigue et m’intéresse bcp ce fonctionnement mais j’ai un peu peur de me lancer (et me planter 😃).
Ça dépend vraiment des classes. En général, je commence avec un ou deux créneaux par jour (40 min, dont 35 d’enseignement et 5 min de transition/installation/rangement). J’en suis à 3 par jour, là. J’irai jusqu’à 4 en ajoutant lecture/écriture/littérature mais comme on étudie l’Odyssée d’Izia (mon roman qui sort bientôt) en ce moment, c’est plus difficile de faire des ateliers.
merci beaucoup 🙏
Merci pour ce post. J’ai essayé un fonctionnement presque identique mais je butais sur le bruit, la concentration des élèves et leur autonomie…et je comprends à la lecture de cet article pourquoi! Je les laissais, dès le début d’année s’aider entre eux. Je pensais ainsi pouvoir davantage rester concentrée sur mon groupe. Hélas, je fais le constat d’élèves devenus peu autonomes, complètement déboussolés lorsqu’il faut faire des exercice seuls, et surtout vraiment trop bruyants! J’essaierai comme toi l’année prochaine, ça rassure de voir que j’étais bien partie!
Rien que l’entraide s’apprend. Je trouve même plus simple, pour une classe particulièrement bruyante, de mettre en place du tutorat. Je t’invite à lire Sylvain Connac à ce sujet, notamment dans le livre « La coopération, ça s’apprend » et « Enseigner avec les pédagogies coopératives« .
Bonjour,
Merci beaucoup pour ces explications très claires. J’aime beaucoup ce fonctionnement qui ressemble à celui dans lequel j’aimerais me lancer sans oser encore franchir le pas!!
J’ai une petite question: tes élèves en atelier de manipulation jouent-ils tous ensembles au même jeu? Ou est-ce qu’ils sont redivisés au sein du groupe pour être que 3 ou 4 sur un même jeu par exemple?
Merci beaucoup
Bonne soirée
Mathilde
Bonjour, ça dépend vraiment du jeu et du matériel. La consigne étant clairement de suivre ce que font les autres, de s’entraider, d’expliquer, d’écouter… bref, d’apprendre, ils progressent même à 6 ou 7. Cela dit, quand j’ai assez de matériel, je préfère les mettre par 3 ou 4 : c’est souvent plus efficace. Par contre, sur un jeu dont ils connaissent mal les règles, cela peut te demander deux fois plus d’attentions. Un élève sur sept ou huit peut expliquer à tout son groupe. Si tu partages le groupe en deux, il faut alors deux élèves qui ont compris : et ce n’est pas toujours le cas.
Merci pour cet article très intéressant, comme toujours !
J’ai plusieurs questions/remarques, si ça ne t’embête pas (c’est un fonctionnement qui m’attire beaucoup mais me fait peur aussi) :
– d’après ce que j’ai compris, tu fais un atelier d’edl + 1 de maths chaque jour, de 40 minutes chacun. Et ça tourne sur la semaine : lundi tu as le groupe A pour l’atelier guide avec toi, le B est en atelier jeux et le C est en plan de travail. Le mardi, tu refais le même atelier avec le groupe B, et jeudi, avec le groupe C, c’est bien ça ? Mais du coup, tu restes 1 semaine sur la même notion d’edl ? Comment fais-tu pour aborder tout ce qui doit l’être ? Pareil en maths…
Moi j’ai 3 groupes (3 niveaux : CP, ce1, ce2) et j’ai essayé de faire des rotations de 25 min pour passer 2×25 min avec chaque groupe par matinée (1 fois en maths, 1 fois en français) mais 25 minutes c’est hyper court…
– tu dis que tu as 3 créneaux ateliers actuellement : EDL, maths et ?
– comment gères tu les enfants qui sont très peu élèves et qui font les cons dès que tu n’es pas avec eux ? Je suis un peu démunie cette année face à 2 CP (voire 3, ça dépend des jours) sur qui j’ai l’impression que tout glisse, ils veulent s’amuser et c’est tout… Ils veulent bien travailler si je suis à côté d’eux (et encore, pas tout le temps)
– euh… Voilà ce qui me vient pour l’instant ! 😅😁
Merci !! 😇
Bonjour,
J’ai donc bien 3 créneaux en EDL et 3 créneaux en mathématiques le matin pour les ateliers. J’ai aussi un créneau mathématique l’après-midi (plutôt orienté résolution de problème et géométrie). Enfin, deux fois par semaine, j’ai 15 ou 20 minutes de calcul et calcul mental. Mon emploi du temps (qui a un peu bougé) est disponible ici. Enfin, j’ai deux créneaux EDL hors ateliers. Je fais le vocabulaire « hors EDL » sur mes ateliers lecture/écriture plutôt (qui sont 4, en début d’aprem).
Je fais des ateliers sur l’EDL (pas tout le temps, par exemple pas en conjugaison en début d’année où je suis « strictement » Réussir en conjugaison), en mathématiques pour tout, en lecture/écriture parfois (pas en ce moment où j’étudie l’Odyssée d’Izia, mon roman qui sort demain).
Pour les élèves qui ne sont pas du tout élève, ça dépend vraiment de l’élève. Si c’est juste un comportement légèrement perturbateur, ce que je propose comme posture dans « Un cadre serein dans sa classe, ça se construit » suffit généralement. La sanction (retour à un travail écrit individuel à la place de mon choix, potentiellement juste à côté de moi) est également suffisante. Quand on est plutôt dans le trouble du comportement, j’en parle également dans mon livre mais c’est beaucoup plus complexe et long. Une adaptation peut être nécessaire. Si c’est un élève qui ne travaille pas : il doit finir son plan de travail avant d’avoir droit à la manipulation. Parfois, la sanction est prolongée : il est privé de manipulation et de coopération pendant plusieurs jours (avec discussion avec l’élève pour cibler ce qui ne va pas, ce qu’il doit améliorer en l’invitant à se reprendre avant de pouvoir à nouveau revenir vers le groupe), etc. Eventuellement, s’il est explosif, il ira faire son travail dans une autre classe mais ce doit vraiment être en dernier recours car, sinon, nous manquons de sanction plus forte pour graduer (les possibilités ne sont pas infinies). Le couple « sanction / accompagnement éducatif (adaptations et discussions) » me semble central. En CP, ce sont encore des petits, il y a des écarts de maturité important entre les élèves. Ils ne sont pas tous tout à fait élèves… L’accent est vraiment à mettre sur l’accompagnement, même si tout semble leur glisser dessus. Je pense vraiment que le livre « Un cadre serein dans sa classe, ça se construit » peut t’aider à construire une réponse sur-mesure.
Mais globalement, quand les élèves voient qu’ils ont tout à gagner à bien se comporter, parce que ce que tu proposes est trop bien, ils ont envie de faire l’effort.