S’il y a bien un lieu où nous multiplions les déchets, c’est l’école (bureau, salle de classe, etc.) : papiers, stylos en plastiques, correcteurs, feutres, surligneurs, cahiers polypro, pochettes, papier collé sur du papier parfois ! Bref, nous jetons beaucoup, nous remplaçons sans cesse, rachetons encore et encore… et tout cela n’est pas très écologique (donc pas très écoresponsable). Des progrès sont possibles, souhaitables, et les fabricants ne cessent d’innover pour nous aider. Avec d’autres gestes simples, j’ai vraiment réduit le gaspillage à l’école. Un petit tour d’horizons des gestes et produits que j’ai fait évoluer ces dernières années.
Les fournitures écoresponsables du professeur
Je commence ma petite liste (non-exhaustive) avec mon matériel personnel. Souvent, ce sont les objets en plastique jetables qui posent problème : corps des stylos, feutres, etc. J’opte alors pour des produits rechargeables.
Effac’encre rechargeable
Il s’agit d’une souris correctrice dont la tête peut tourner à 360° et qui est rechargeable. Chaque année, je n’achète donc que des recharges (prix intéressant). Je propose le même produit dans ma classe, pour les élèves.
Surligneurs rechargeables
Ici, les surligneurs se rechargent en étant plongés, tête en bas, dans un flacon d’encre suivant le principe de la gamme Ecoline d’Edding. Il faut acheter les flacons d’encre séparément.
Stylos rechargeables
Là encore, un stylo qui se recharge. J’utilise le même corps de stylo depuis plus de cinq ans, sans casse. Il s’agit des classiques stylos frixion, même s’il en existe d’autres marques. Je préfère la gamme « clicker » : moins de risques d’abimer le bouchon et la gomme est plus robuste.
Pompe à piston pour stylo plume
Vous me direz que c’est le propre d’un stylo à encre d’être rechargeable. Cela dit, les cartouches Parker (marque de mon stylo) coutent une petite fortune. Si vous voulez utiliser n’importe quelle encre en flacon, vous pouvez donc choisir une pompe à piston. Ce genre d’outil existent aussi pour d’autres marques.
Colle liquide rechargeable
Je ne l’utilise pas forcément avec les élèves mais, pour mon usage à moi, je trouve que le stylo colle Cléopâtre va très bien. Il est rechargeable et tient plusieurs années sans casser.
Marqueurs permanents rechargeables
Toujours dans la gamme Eco Line chez Edding, j’aime bien aussi l’idée de marqueurs permanents rechargeables. Ce sont les seuls de cette sélection que je n’ai pas encore testés (parce que j’ai encore des marqueurs, tout simplement).
Vous l’aurez compris, j’essaie avant tout de remplacer les stylos jetables par des modèles rechargeables. On n’échappe pas entière aux déchets mais les produits de la gamme Eco Line, par exemple, peuvent durer des années avant que le flacon ne soit vide. Quant aux recharges des Effac’encre ou des stylos Frixion, elles réduisent tout de même la quantité de plastique jeté. Et puis, avec un stylo « à gomme », on réduit le besoin de correcteur, donc le nombre de recharges de ce produit.
Pour les crayons à papier, les taille-crayon ou les gommes, je n’ai pas de conseil particulier à donner. En prenant de la qualité pour que le produit dure, en regardant où sont fabriqués les objets et avec quels matériaux, on arrive assez bien à limiter les déchets.
Le matériel écoresponsable de la classe
En complément, voici des objets que je possède et qui sont utiles pour la classe entière.
Aiguiseurs pour ciseaux
Des bons ciseaux, de qualité, permettent d’éviter de jeter. Mais la lame s’émousse parfois. Un aiguiseur pourra faire durer les lames plus longtemps. Un petit tour par l’aiguiseur chaque été permet au matériel collectif de durer.
Feutres de tableau rechargeable
Si l’on a du mal à se passer de feutres de tableau, je trouve que la gamme Eco Line est parfaite : comme les surligneurs et les marqueurs, il suffit de plonger le feutre dans le flacon, tête en bas. Là encore, les feutres pourront durer des années !
Colle à fabriquer soi-même
Les colles rechargeables, c’est déjà bien. Mais si, en plus, on n’a à transporter que 60g de poudre pour fabriquer des kilos de colle, c’est encore mieux du point de vue de l’empreinte carbone, non ?
Là encore, l’idée est de ne plus jeter, autant que possible. La colle est un petit plus. J’utilise des produits ménagers en pastille ou poudre chez moi. Je trouve intéressant de pouvoir faire la même chose en classe.
Les fournitures écoresponsables des élèves
Enfin, finissons par le cartable et la trousse des élèves. Le matériel ayant déjà été cité précédemment ne sera pas répété ici.
Des classeurs
Ca peut sembler bête mais je trouve qu’utiliser des classeurs limite le gaspillage. Les élèves n’utilisent que les feuilles dont ils ont besoin, on évite de coller des fiches dans un cahier et le classeur peut, potentiellement, durer plusieurs années. Soit chaque élève achète le sien et le garde plusieurs années, soit je le garde en fin d’année et leur rend le contenu relié, par exemple à l’aide de clips d’archivage.
Crayons Woody
Pour les ardoises, les crayons Woody de Stabilo me semblent être les plus résistants et durables. Sinon, j’ai beaucoup utilisé les Lyra Triple One, à la pointe plus fine, qui peuvent durer deux ans. Les deux s’effacent avec une lingette microfibre (ou une vieille serviette éponge découpée) et, si besoin, un peu d’eau.
Des protège-cahiers en carton
Il en existe différent modèles, souvent en carte lustrée (sans matière plastique). Pour ma part, faute de budget, je me suis tournée vers du carton 40×60 cm et j’ai découpé deux bandes pour fabriquer mes protège-cahiers. Ils ont tenu un an sans trop de soucis mais avec une sensibilisation au soin auprès de mes élèves.
Je n’utilise pas qu’un classeur, donc, mais le classeur m’évite de coller du papier sur du papier. Selon l’âge des élèves, on ne mettra que deux intercalaires ou trois (français / maths / découverte du monde, par exemple). Ces intercalaires, je les prends en carton bien sûr. La pochette à rabats est en carton également, et tient les deux ans où j’ai mes élèves.
Dans les cahiers, je ne colle plus de page de garde. Tant pis, c’est moins joli, mais ça limite le gaspillage de papier. De même, je ne fais jamais surligner au surligneur mais au crayon de couleur. Je dis parfois « colorier » : on a une gamme plus large de couleurs, ça se gomme en cas d’erreur et ça se remplace beaucoup plus facilement.
En fait, si chaque fois qu’on prépare quelque chose et si chaque fois qu’on commande on se questionne sur l’aspect écologique, je crois que, petit à petit, on peut améliorer les choses.
Recyclage, biodégradabilité, empreinte carbone et autres considérations
Je me suis beaucoup concentrée sur la réduction des déchets et le remplacement de certains déchets plastiques par du papier ou carton. Cela dit, ce n’est pas toujours possible et ça ne fait pas tout. Il y a tellement de facteurs à prendre en compte. On nous vend du « bioplastique », parfois, mais ils ne sont pas forcément biosourcés et pas toujours très aisément recyclables. La masse de plastique recyclée en France n’est que de 26% des déchets plastiques…
Et puis, où sont fabriqués ces objets ? Le transport peut générer une pollution considérable de l’air. Certains pays, hors UE notamment, ont des normes beaucoup plus souples que les nôtres. J’aime bien la marque CEP qui propose des produits pour le bureau à partir de plastique de cartouches recyclé. Les produits sont fabriqués en France, qui plus est.
Au final, il est bien difficile de changer nos pratiques et nos habitudes. Les industriels ne vont pas toujours aussi vite qu’on le voudrait, notamment, et les politiques pas davantage. Parfois, un retour en arrière, vers des produits oubliés, permet des progrès. D’autres fois, il faut miser sur l’innovation et les nouveaux produits.
Merci pour cet article, c’est vrai que c’est une réflexion intéressante et importante. Pour les crayons Woody, j’en parle à chaque rentrée aux parents de mes élèves, mais ça ne fait pas beaucoup d’émules…
Bonne fin de journée !
J’en achète en rechange pour la classe mais effectivement, les parents semblent préférer les feutres. Je pense qu’ils voient le prix à l’achat, dans l’immédiat mais pas le prix à long terme.
bonjour et merci pour tout cela…
Directrice d’école alternative, en dordogne, je connais un site entreprise en BretagnePME, PLAS ECO qui travaille sur l’écotresponsabilités et le recyclage….et ça fonctionne!
Elle récupère auprès d’écoles, d’entrreprises les stylos en plastique qu’elle va recycler en tout autre chose, presque à l’infini…
et surtout en objets dont l’école ou l’entreprise a besoin::
C’est un programme UBICUITY, en lien avec BIC et Plas Eco….
Chacun s’y retrouve!!
Cat DG….
Ah oui, le recyclage par BIC, je connaissais mais je n’avais jamais fait. Pourtant, on a un lieu de collecte pas trop trop loin. Merci de le rappeler !
A la place des protégés cahiers nous faisons en art une « œuvre » sur des feuilles cartonnées A3 et hop cela sert de protège cahier. C’est joli, personnalisé, utile aux apprentissages, ils en prennent soin car faits par eux. Si besoin un coup de vernis colle mais franchement c’est top!
C’est ce que je fais aussi pour certains cahiers : lecture, travail personnel, poésie, en général sur les premiers jours de la rentrée. Mais le faire pour tous les cahiers, je trouvais ça long. Merci d’avoir mis en valeur cette idée.
Pour les frixion, j’ai été très déçue des recharges. Je les avais acheté en pensant un peu au côte économie. Au final les recharges sont assez chères et elles ne tiennent pas aussi longtemps qu’un frixion avec son encre de “base”. Obligée de changer beaucoup plus souvent de recharge donc ça revient plus cher et on jette plus de plastique… Je ne connais pas la marque dont tu parles, je regarderai
Je n’ai pas eu cette impression pour les recharges mais je n’ai pas pensé à comparer. Il faudrait que je teste avec un neuf pour comparer. Les recharges sont chères par contre, c’est clair. Je favorise les lots comme celui-ci et la recharge revient à 1,46€, soit à peine moins que les 2€ que coutent un stylo bleu (en lot toujours). J’ai les mêmes prix chez le fournisseur de la mairie.
Cela fait plusieurs années que j utilise des marqueurs de tableau rechargeables les board. Je n acheté que les recharges. .Pour l année suivante ,j ai commandé des stylos rollers rechargeables pour mes ce1. Un investissement mais je n’ achèterai que des cartouches les années suivantes. J ai testé les Woody mais pas convaincue malheureusement.
Pour mon TNI, je reste aux feutres rechargeables. J’ai du mal à changer cette habitude. Les élèves se sont bien fait aux woodies mais cette année, je teste les « markdry » qui sont vraiment pensé pour cet usage. Chez le fournisseur, ils étaient évidemment moins chers 😛 .
Bonjour, cette année j’ai fait quelques changements aussi… Je suis notamment revenue à la véritable ardoise et à la craie. Je ne laisse plus utiliser les feutres en dessin libre. On ne colle presque plus d’exercices, ils sont reliés. J’ai également testé le protège cahier en carton. Mais pour le coup en septembre je termine avec les protège cahiers et cahiers polypro qu’il me restait. On demande une gourde, stop les bouteilles. Mais aussi des petits carrés éponge pour le lavage des mains, à changer/laver chaque semaine. On plastifie moins.
Merci pour le partage de ton expérience sur Facebook et ici, si je ne me trompe pas. Tu disais que tes craies étaient des craies spéciales faisant peu de poussière, c’est bien ça ? J’ai encore des cahiers polypro pour certaines couleurs aussi, mais plus beaucoup. J’écoule les stocks.
Merci pour cet article intéressant, je ne connaissais pas les correcteurs ou surligneurs rechargeables ! Pour ma part, gardant mes élèves 2 ans, j’ai décidé cette année de réutiliser au maximum le matériel (porte-vues, cahiers et pochettes à élastiques), autant par intérêt écologique qu’à cause du prix des fournitures (et du budget mairie qui baisse…) Petite question concernant les markdry : s’effacent-ils vraiment bien à sec ? Je suis très contente de mes woody achetés l’an dernier, mais mes petits CP avaient du mal à utiliser les pulvérisateurs d’eau pour effacer !
Je n’utilisais déjà pas de pulvérisateurs avec les woodies : juste un chiffon microfibre. Mais oui, les Markdry s’effacent vraiment bien. Je prévois de faire une petite vidéo pour montrer la différence. J’ai commandé un gros lot de markdry pour l’année prochaine.
Bonsoir kyban
Merci pour ton article!
L’année prochaine, je ne commanderai pas de polypro pour les cahiers de poésie. Je ferai une couverture en arts visuels.
J’ai découvert les crayons éternels cette année chez ma graphologue de ma fille. Je les ai testés dans ma classe avec quelques élèves. Ça a l’air de fonctionner plutôt bien. Tu ne tailles pas le crayon tu peux changer la pointe si elle se casse et garder le corps du stylo. Pour l’instant, il n’y en a pas sur mon catalogue savoirs plus. Donc je vais les commander. Je ferai un retour sur le produit.
J’espère gagner du temps d’en taillage de mine et équiper chaque élève. Il faut être quand même assez soigneux pour ne pas laisser tomber le stylo au sol car la mine se casse. Mais ça se tente.
Je ne connaissais pas ces crayons, à moins que tu ne parles des Maped Infinity ? Mais j’ai l’impression que ce n’est pas la même chose. Je les teste cette année.
Bonjour,
Merci pour cet article. On se questionne depuis qq années avec mes collègues sur ces sujets.
On essaie d’uniformiser les outils pour ne pas gâcher. Le cahier d’écrivain et de poésie est continué l’année suivante et on en redonne un seulement lorsque le cahier est terminé.
On a choisit de fournir les woody à nos élèves. Ils durent 2 ou 3 ans. On en rachète qquns chaque année. L’investissement de départ est important par contre.
Stylos de tableaux recharchageables.
On fournit aussi la colle (pots avec pinceaux à partager ou sticks selon les classes) qu’on recharge.
On leur demande de ne pas acheter de feutres et on en achète un peu en classe mais on les invite surtout à utiliser leurs crayons de couleur.
J’ai des dévidoirs à scotch (1 pour 3 ou 4) et on scotche les feuilles ds le cahier très souvent pour ne pas coller et gaspiller de la place). Bilan, des économies de cahiers à acheter.
J’essaie de moins plastifier en utilisant plutôt du bristol.
Pas de cahier non plus pour histoire, sciences, etc…
Il existe une page Facebook qui s’intéresse à ces sujets : prof en transition. C’est un sujet important, je suis d’accord avec toi.
Bonjour et merci pour le partage de tes réflexions. Je garde mes élèves deux ans et j’admets que conserver les cahiers sur deux ans me fait faire des économies en budget, et en papier. J’aime bien avoir des cahiers avec un différent nombre de pages : 64, 48, 32. Plus on approche de la fin de l’année, plus je donne des petits cahiers pour éviter le gaspillage. En fin d’année, je demande aux élèves qui le souhaitent s’ils veulent rendre le cahier à la classe, s’ils ont encore beaucoup de pages de libre et n’ont pas prévu de réutiliser ce cahier à la maison : j’enlève les pages de l’élève que j’agrafe et lui rend, et je garde un cahier « nombre de pages réduites » pour l’année suivante. Ca me fait un stock de cahiers « au cas où » (élève qui arrive sur la toute fin d’année, élève qui déménage bientôt, nouveau cahier du mois de juin, etc.).
Tu as trouvé des sticks de colle rechargeable ?
Tu arrives bien à imprimer sur le bristol ? Je crois que certaines imprimantes jet d’encre « bavent » un peu sur ce support glacé.
Merci pour le rappel sur le groupe Facebook. J’y suis mais Facebook est tellement dense que je ne vois jamais les publications.
Je n’utilise que des marqueurs de tableau rechargeables mais attention à l’utilisation par les petites mains car bien souvent elles ne savent pas doser la pression et elles abiment les pointes (je travaille en maternelle). Les woody je les utilise beaucoup mais je les trouve épais pour les petites mains. Pour les GS j’utilise des rollers rechargeables avec des cartouches d’encre (pas terrible les cartouches d’encre mais mieux que racheter l’ensemble du corps de crayon) mais là encore ceux que j’ai trouvé sont forts épais pour les petites mains.
Une collègue a testé les crayons éternels mais je n’ai pas eu l’occasion de lui demander ce qu’elle en pensait (et elle est en cycle 3).
J’utilise des classeurs qui suivent les élèves les trois ans qu’ils passent dans la classe. Je relie avec les relieurs ou – plus souvent – de la ficelle en fin d’année.
Concernant la plastification, de ‘je plastifie tout’ je suis passée à ‘je plastifie ce que je mets dans les mains des élèves’ (étiquettes de jeu par exemple) ou affichage ‘longue durée’ ; pour le reste, quelques pochette plastique font bien l’affaire.
J’ai récupéré les polypros de couverture de cahiers jetés par des collègues pour en faire des gabarits pour la peinture.
Je ne sais toujours pas comment ranger jeux imprimés autrement que dans des pochettes plastiques oud es enveloppes krafts, si vous avez des idées.. je suis toujours en recherche…
Je vais aller voir sur la page face book
Bonnes vacances !
Bonjour, effectivement, les Woodys sont souvent trop gros, même moi je les trouve plutôt inconfortable pour cela. Bic semble en avoir sorti de moins gros, à corps triangulaire, qui pourraient être une alternative à tester.
Pour les stylos rollers, je fais comme toi. Pour les CM, la taille du stylo va plutôt bien je trouve. Je les trouve moi-même assez confortables.
J’ai les crayons éternels mais trop peu testés encore. J’avais encore trop de restes et mes élèves avaient trop leur matériel (un scandale si tu veux mon avis ! ^^ ).
Pour les jeux, j’avais commencé à fabriquer mes propres boites en cartonnage (comme pour mes boites de sons) mais ça prend beaucoup de temps et je ne sais pas combien ça tiendrait en maternelle.