Pour la fête des mères ou la fête des pères, j’ai tenté de faire créer un porte-lettres par mes élèves. Il s’agit d’un support qu’on peut placer dans une entrée, par exemple, pour y déposer son courrier quand on rentre (c’est en tout cas l’usage que j’en ai). Cela évite de laisser le courrier trainer partout. Cette création peut aussi bien servir dans d’autres contextes comme les fêtes de fin d’année où il n’est pas rare que les élèves fabriquent des objets, soit pour les emmener chez eux, soit pour les vendre.
La technique de la porcelaine froide est vraiment très simple à mettre en œuvre en classe : il s’agit d’une sorte de pâte à modeler auto-durcissante qui donne un fini très lisse et propre (à condition d’utiliser un papier sulfurisé très lisse contrairement à l’exemple ci-dessus), très blanc et bien moins poreux qu’une pâte à sel ou que l’argile, par exemple. Pour ma part, je me fie à la WePam de Cléôpatre qui est une référence en la matière. Il est possible de peindre à l’acrylique sur l’objet une fois sec.
Organisation de la séquence
La séquence se déroule en trois séances, d’une durée plutôt courte si on fonctionne en petit groupe (compter 40 minutes pour une vingtaine d’élèves sinon, variable selon le degré d’autonomie). Je laisse une semaine entre chaque séance donc il vaut mieux s’y prendre en avance.
Un tutoriel imprimé permet aux élèves d’être plus autonomes (à condition de savoir lire, ce qui dépend beaucoup de l’âge de vos élèves). Deux versions sont proposées avec différentes dimensions.
Tutoriel – porte-lettres (ou porte-courrier)Séance 1 : découper les formes
Je demande aux élèves de rapporter des rouleaux à pâtisser et éventuellement une feuille de papier sulfurisé. Ce papier est réutilisable donc il n’y a pas besoin de beaucoup de feuilles. J’apporte, pour ma part, des couteaux à beurre ou les couteaux de pâte à modeler que j’ai chez moi. Au pire, il doit être possible d’emprunter à la maternelle ou encore de demander aux enfants s’ils en ont chez eux. A défaut, ils coupaient avec leur paire de ciseaux fermée.
La première étape consiste à tracer, sur du papier de brouillon, un cercle de 14 cm de diamètre et un rectangle de 3 x 14 cm. Cette étape permet de réinvestir les connaissances acquises en géométrie. Si vous voulez gagner du temps, un patron est téléchargeable ci-dessous avec différentes dimensions.
Les élèves reçoivent une boule de 40g environ qu’ils devront aplatir pour pouvoir découper le cercle et le rectangle. Ensuite, ils découpent le cercle en deux (ils peuvent plier le patron sur la ligne en pointillés). Ils peuvent lisser les bordes avec les doigts car la découpe est rarement très propre. Les restes sont récupérés, mis en boule, dans le papier plastique puis dans la boite. Ils serviront en séance 2.
Les trois pièces sont mises à sécher avec une étiquette pour la prochaine séance. Dans une classe très chaude, les pièces ont gondolé. Je les ai donc couvertes de papier sulfurisé puis d’un poids (gros livres, manuels, dictionnaires) et je les ai retournées chaque jour jusqu’à ce qu’elles soient suffisamment sèches pour ne plus se déformer. Cela dit, si cela arrive, ce n’est pas très grave. Comptez au moins quatre jours de séchage dans ces conditions.
Séance 2 : assembler les formes
Pour assembler les trois pièces, les élèves créent deux serpentins fins, de la longueur de leur rectangle. Le premier boudin est placé d’un coté et sert de « liant » (comme du joint) pour assembler perpendiculairement un demi-disque avec le rectangle. On lisse avec les doigts. La finition peut être vraiment très propre de cette façon.
Même procédé avec le deuxième boudin et le deuxième demi-disque. Au final, on a quelque chose qui tient bien et qui est bien lissé. L’excédent de matière est récupéré pour les élèves suivants (tous ne font pas en même temps).
Les pièces sont mises à sécher avec une étiquette prénom. Elles seront peinte la semaine suivante.
Séance 3 : décoration
Une fois sec, ce support se peint facilement à l’acrylique. Je n’ai pas vernis mais je pense qu’une couche de vernis peut rendre le support plus durable. Mieux, si on s’en sent le courage et qu’on veut un rendu vraiment solide, on peut « laquer » avec un vernis glassificateur qui va apporter beaucoup de brillance. C’est notamment utile si on décide de décorer avec feutres acryliques
Libre à vous d’organiser cette séance. On peut s’inspirer de modèle, demander aux élèves de faire un projet sur papier avant de passer à la peinture sur le support définitif, etc. Ce que j’ai trouvé le plus porteur d’apprentissage (mais je reste ouverte à vos suggestions) : ils préparent un projet sur papier, nous observons des porte-lettres existants (art nouveau, design, anciens modèles, etc.), ils décident s’ils veulent changer ou non, ajustent, puis passent à la « production ». Quand ils préparent leur projet, ils doivent anticiper les outils dont ils auront besoin.
On aurait aussi pu montrer des modèles dès le début de la séquence pour qu’ils puissent s’émanciper de la forme proposée mais j’avais un petit peu peur de manquer de porcelaine froide.
Merci beaucoup pour ce tuto et pour ton partage d’expérience.
Bonne fin de période !
Avec plaisir ! J’espère que ce sera utile 🙂