Afin d’éclaircir ce point : je suis, depuis toujours, grande adepte des loisirs créatifs. Mon profile particulier me pousse donc à être, a priori, enthousiaste à l’idée d’acquérir une nouvelle machine. Je ne suis donc pas tout à fait impartiale, bien que je tenterai d’argumenter et de prendre du recul sur ma propre pratique. Soyons toutefois bien clairs : on peut parfaitement enseigner sans imprimante 3D et cette machine n’est en aucun cas indispensable.

Je n’encourage pas l’achat d’une imprimante 3D sur ses deniers personnels si elle ne sert que pour l’école. Dans ce cas, peut-être est-il possible d’envisager un achat d’école ? Un projet FabLab à l’école pourrait justifier un tel achat.

Une imprimante 3D : pour faire quoi ?

Lorsqu’on parle d’un investissement de plusieurs centaines d’euros (comptez environ 200 euros pour les modèles les moins chers), il faut d’abord savoir ce que l’on souhaite en faire. Il n’est pas question de se lancer sur un coup de tête, mieux vaut laisser le projet mûrir.

Pour ma part, je l’utilise à de multiples occasions.

  • Dans le cadre privé : décoration de ma maison, création de petites pièces simples dont je pourrais avoir besoin pour réparer un objet (demande d’apprendre à modéliser en 3D), création de boites et rangements en tout genre, impression de figurines pour ma fille (parce qu’elle ne les mettra pas en bouche, sinon, ce serait trop dangereux selon moi).
  • Dans la sphère professionnelle, j’utilise mon imprimante pour créer du matériel de numération, de manipulation de fractions, des petits meubles à tiroir, des boîtes, des organisateurs de bureau, des pots à crayon, des jeux, des présentoirs pour livres, etc. Les possibilités sont infinies. Si j’ai besoin de quelque chose, je peux le créer.

Débuter avec une imprimante 3D est difficile : vous allez manquer de nombreux modèles, gaspiller du filament, avoir des finitions moyennes. Vous devrez apprendre à paramétrer le logiciel « slicer » (beaucoup utilisent Cura mais le logiciel de Flashforge fonctionne très bien avec les imprimantes de cette marque). Comme pour tout, vous pourrez apprendre de vos erreurs, notamment grâce à cet article qui m’a été très utile. Vous devrez apprendre, vous former, regarder des vidéos, lire des tutoriaux.

Utiliser une imprimante 3D avec ses élèves

C’est possible ! Delphine, du blog Tablettes et Pirouettes, le fait avec ses élèves dans le cadre d’un FabLab à l’école. Je vous conseille de suivre sa page Instagram pour découvrir son travail fabuleux.

Quelle source pour les fichiers ?

Il existe des fichiers tout prêts, qui ne nécessitent aucune modification particulière si ce n’est le bon paramétrage de son imprimante. Pour les fichiers gratuits, Thingiverse (en Anglais) et Cults3D (en français) sont des valeurs sures. Il m’arrive aussi de piocher chez CGTrader ou d’utiliser le moteur de recherche STLFinder. Les modèles sont proposés par les utilisateurs de ces sites. Il n’y a généralement pas de garantie de qualité véritable. Vos paramètres et le filament utilisé influant toujours beaucoup sur le résultat final.

Pour créer mes propres fichiers, j’utilise Tinkercad que m’a fait découvrir Delphine, du blog Tablettes et Pirouettes, mais on peut aussi aller plus loin grâce à Fusion360 qui est gratuit pour un usage non-commercial. Là encore, il faudra se former. Je débute moi-même dans le domaine et m’arrache parfois les cheveux.

L’imprimante 3D est-elle rentable ?

Si on s’en réfère au prix de la bobine (entre 16 et 30 euros le kilo), l’impression 3D est très économique. Des objets coûtant 15 à 20 euros dans le commerce ne vous reviendra souvent qu’à deux ou trois euros. Concernant le matériel scolaire, c’est d’autant plus rentable que le matériel de manipulation est souvent très onéreux.

Cela dit, l’investissement initial que représente la machine et le fait que l’imprimante devra fonctionner une dizaine d’heures pour quelques modèles simples, imprimer en 3D ne sera vraiment rentable qu’à condition d’imprimer une certaine quantité.

L’impression 3D, pour produire des objets en plastique, est-elle compatible avec les préoccupations écologiques qui sont parfois les nôtres ? Il faut savoir que le plastique utilisé, le PLA, est dérivé de l’amidon de maïs (ou d’une autre plante) et non du pétrole. Il est biodégradable (comprenez qu’il se détériore plus vite que le plastique habituel mais vos objets ne s’autodéruiront pas au bout de quelques années).

Quelle imprimante choisir ?

Creality Ender 3

Creality Ender 3

196.00

Très peu chère, apparemment très bien, je ne l’ai pas testée car j’étais assez intimidée par le montage. Le rapport qualité/prix et les grandes dimensions possibles (220*220*250mm) en font une imprimante intéressante.

Flashforge Finder

Flashforge Finder

299.00

C’est la première que j’ai testée et, à mon avis, le meilleur rapport qualité/prix quand on débute. On la sort de sa boite et elle est prête à l’usage. Canopé propose un guide en PDF. Petit défaut : il faudra utiliser la bobine offerte pour imprimer un support à bobine externe si on veut utiliser toutes les marques de filament.

Flashforge Adventurer 3 Lite

Flashforge Adventurer 3 Lite

359.00

C’est mon imprimante actuelle. Elle est très proche de la Finder et, finalement, ne propose pas tant d’options (que je juge utiles) supplémentaires. La buse est plus simple à changer mais, de ce fait, plus chère. Il n’est généralement pas nécessaire de la calibrer. Le support externe est aussi conseillé.

Flashforge Adventurer

Le support externe

Pour utiliser toutes les tailles de bobines, les imprimantes Flashforge nécessitent un support externe qu’il est possible d’imprimer.

Prévoir son emplacement et les rangements

Ce qu’on oublie parfois c’est que chaque machine doit pouvoir trouver sa place et que ce sont des machines assez volumineuses (et bruyantes). Ici, suivant toujours les conseils de Delphine, j’ai cherché un meuble stable, avec quatre pieds, sur lequel poser mon imprimante 3D. Je me suis tournée vers une table de chevet avec deux tiroirs pour ranger les consommables et les outils de mon imprimante. J’étais aussi limitée par l’espace disponible dans mon bureau qui, même avec 9m2, commence à être bien rempli.

Si l’imprimante représente un certain encombrement, les bobines ne sont pas à négliger non plus. J’arrive à peu près à en ranger cinq à sept par tiroir, selon que ce sont des bobines de 1kg, de 750g ou de 500g. Il faut idéalement prévoir des boîtes hermétiques ou des tiroirs. J’y met aussi les petits sachets de silice fournis avec les bobines car le filament en bobine supporte mal l’humidité.

Acheter des consommables

Quand vous achetez du filament, je vous conseille de vous focaliser sur une ou deux marques. En effet, chaque filament va se comporter différemment : sa température idéale, la vitesse à laquelle il refroidit sont, par exemple, des paramètres qui vont varier d’une marque à l’autre. Connaitre vos filaments vous permettra d’être plus rapidement opérationnel.

Pour ma part, sans être experte, j’utilise beaucoup les filaments d’Arianeplast (une marque française vraiment qualitative) et Amazon basics. J’en suis très satisfaite.

Quelques modèles imprimés en 3D

Pour le plaisir de se projeter, voici quelques unes de mes premières impressions.

12 réflexions sur “L’imprimante 3D : une bonne idée ?”

  1. Salut,
    merci pour cet article. J’ai une ender 3-pro et le montage est assez simple mais les réglages un peu plus complexes que sur la flashforge mais si on aime un peu bricoler ça se fait bien. En revanche, le résultat d’impression est très bon et le rapport qualité prix excellent. Il existe aussi une boite pour la protéger de la poussière et conserver une température homogène pour une meilleure impression.
    C’est une très bonne idée les pots pour les plantes, bravo.
    Un très bel outil pour travailler la démarche technologique et la création 3D.
    Bonne continuation.

    1. Merci pour ton retour ! Ce n’est pas trop difficile à monter pour quelqu’un qui n’a jamais mis les mains dans de l’électronique (mes compétences se limitent aux meubles) ?

      1. Non c’est extrêmement simple et il y a plein de tutos et une grande communauté sur internet. C’est aussi facile que le montage de meubles de marque suédoise :). J’ai changé les ressorts du plateau pour ne pas avoir à faire le calibrage avant chaque impression et j’ai changé aussi le mécanisme de l’extrudeur avec un modèle en alu, il n’y a que 4 vis à démonter. J’ai pris ce pack là: https://amzn.to/3scKjHI
        Le pack n’est pas indispensable pour pouvoir se servir de l’imprimante mais cela apporte plus de confort.
        Bonne journée.

  2. Pour ceux qui ne se sentent pas encore prêts à sauter le pas, sachez qu’il y a des petites entreprises comme SAI3D qui pourront vous conseiller et/ou réaliser vos projets pour que l’impression 3D ne soit plus un mystère pour vous !

  3. Ayleeeeeeeen j’ai craquééééééé !!! Selon tes conseils et mon budget (paiement en plein de foiiiiiis) et mes compétences de montage ultra minimales, j’ai choisi de prendre la Finder, avec 3 rouleaux de fil PLA Amazon. Je risque de te solliciter un peu si jamais je n’y comprends rien ! Merci pour ton article je suis ultra contente, je devrais la recevoir demain ! Bonne journée à toi ! <3

    1. Eh bien je te souhaite de passer de bons moments avec cette imprimante. Je prépare déjà des fichiers à partager, qui devraient tomber avant… les vacances d’été je pense 😛 .

    1. Mais non, mais non ! Lâche-toi ! En plus en maternelle (tu y es toujours ?), tu vas avoir mille idées de trucs à imprimer je suis sure ! Manipulation pour tout le monde !

  4. Bonjour, malheureusement, n’ayant pas instagram, les photos de tes réalisations ne s’affichent pas. Pourrais-tu mettre des captures d’écran à la place? Merci!

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