Encore un article régulièrement demandé cet été ! Difficile pour moi de partager des programmations fiables, définitives, tout simplement parce que je pose une base en été mais que je reprends mon travail dans les premières semaines de l’année pour ajuster en fonction des besoins observés. Je partage tout de même mon premier jet avec vous en espérant que ça vous soit utile.

Quelques principes au sujet de mes programmations

J’ai pu observer qu’il semblait y avoir une certaine confusion autour des programmations en général, surtout celles « à la semaine ». Il ne s’agit pas pour moi de dire « quoiqu’il en coûte, début janvier j’aborde le passé simple » (exemple fictif) mais plutôt de poser par écrit une progression en réfléchissant au temps qu’il faudrait théoriquement accorder à telle ou telle notion ou compétence. Cela m’invite aussi à cibler précisément les compétences et connaissances que je souhaite voir mes élèves développer, à éviter de m’étaler quand un sujet m’intéresse (typiquement, le moyen-âge).

C’est aussi une façon de réfléchir concernant l’articulant entre les différentes disciplines, les thèmes, les projets, etc. Et justement, les dates de ces projets peuvent aussi me pousser à modifier ma programmation. Par exemple, dans le projet « Un village » de l’association « Par le monde », nous allons communiquer via internet avec des enfants du monde entier. Je vais utiliser ce projet, qui débute en 2021, en « prétexte » pour aborder le thème d’internet dans le monde en géographie. Ma programmation me permet de penser cet enchaînement et ces liens.

Comment je constitue mes programmations

Je ne commence jamais pas les programmations. Je lis d’abord beaucoup : les programmes 2020 pour commencer, lectures pédagogiques et guides pédagogiques, etc. Ensuite, je commence par mon emploi du temps. Les programmations ne viennent qu’ensuite. Je détaille toute ma démarche dans mon article « Préparer son année ».

La flexibilité des programmations

Outre ces nombreuses modifications en début et cours d’année, mes programmations sont toujours très flexibles. Un sujet peut s’étaler sur cinq semaines mais n’en nécessiter que deux ou à l’inverse sept. Dans le même ordre d’idées, mon emploi du temps m’autorise aussi à jouer sur le nombre de séances dédiées chaque semaine à une thématique ou à ajouter ici ou là un atelier dirigé qui viendra répondre aux besoins spécifiques d’un élève ou l’autre.

Pour en découvrir plus sur mon fonctionnement avec ces programmations à la semaine, je vous invite à lire l’article dans lequel je proposais des programmations (pour CE2) et où vous trouverez aussi une trame modifiable.

Pour résumer ces idées, je dirais que mes programmations, à ce stade, s’appuient essentiellement sur mes connaissances didactiques, pédagogiques et les connaissances théoriques que je me suis constituées au fil des années au sujet des élèves. Ces programmations doivent encore rencontrer la réalité singulière de ma future classe.

La problématique du double-niveau et de l’hétérogénéité

Qu’on ait un niveau unique (mais une classe forcément hétérogène) ou un double-niveau, nous savons bien que nous ne pourrons pas avancer avec tout le monde au même rythme jusqu’au même point dans tous les domaines. Il faut tout de même avouer que le doublé-niveau CM1/CM2 est probablement le plus simple à gérer du point de vue des programmes. Ça ne veut pas dire pour autant que tous les élèves feront toujours la même chose au mêmemoment.

Les dispositifs comme les ceintures, les ateliers, l’enseignement en petits groupes, permettent déjà de composer avec cette hétérogénéité, voire d’en faire une force dans le cadre de classes coopératives.

Mais je dois tout de même garder en tête que les objectifs de fin d’année ne sont pas les mêmes pour mes élèves de CM1 et ceux de CM2, d’autant que pour l’heure, les élèves de CM2 débuteront leur progression au même point que les CM1 pour les ceintures et dans quelques domaines dont l’acquisition est difficile à mesurer suite à l’épisode d’école à la maison de l’année dernière. L’an prochain sera différent : je garde mes élèves d’une année sur l’autre.

Gérer le commun et le différent

Côté programmation, ça donne quoi ? Eh bien là, je ne suis pas experte du tout mais voici ce que j’ai pensé : ce qui est commun est fait en même temps (sur une même semaine, pas forcément en classe entière), ce qui est différent pourra, au choix, être abordé pendant les temps d’enseignement en petit groupe (pendant que les CM1 sont en ateliers, par exemple) ou de manière plus classique : les CM1 révisent, approfondissent et sont en autonomie (peut-être en plan de travail) pendant que les CM2 sont avec moi.

Par contre, comme pour certains temps d’ateliers ou centres, j’espère pouvoir laisser à mes élèves le choix de « s’inscrire à ces cours », même s’ils sont en CM1. De toute façon, il serait vain de dire à un élève de CM1 qui est prêt de ne pas écouter le travail mené sur l’attribut du sujet, par exemple, au titre qu’il n’a pas le bon âge. De toute façon, il apprendra et écoutera, autant le faire « officiellement » si c’est son souhait. Et s’il ne comprend pas,il pourra toujours revoir cette notion l’année suivante !

Sur mes programmations, il est donc parfois noté « CM2 » pour signaler ces objets qui relève et plutôt du CM2 mais qui seront aussi accessibles aux CM1 qui le souhaitent.

Histoire, géographie et sciences : une année À et B

Nous pensions peut-être décloisonner pour réunir les élèves par niveau avec ma collègue de CM2 mais les effectifs seraient bien trop déséquilibrés et les contraintes d’emploi du temps nous semblaient trop nombreuses. Qui plus est, la classe orchestre influence la structure et les niveaux de nos deux classes : elle aura tantôt des CM2, tantôt des CM1, et j’aurai probablement toujours un double-niveau puisque je garde mes CM1 en CM2.

Au final, nous avons choisi de faire comme beaucoup de collègues le font déjà : une année A et une année B. Pour faire simple, nous sommes partis du principe que le programme de CM1 était en année A et celui de CM2 correspondait à l’année B. C’est un peu plus difficile à définir en sciences par contre (il est même difficile de savoir ce qui relève de la sixième dans ce cas). Étant donné que nos élèves de CM2 ont déjà réalisé le programme de CM1, nous allons commencer par l’année B.

De plus, nous sommes partis des programmations de la collègue qui a eu les élèves l’an passé et à eu la bonne idée d’y indiquer ce qui a été fait ou non. De cette façon, nous avons pu voir ce qui mériterait d’être revu cette année, notamment du fait du confinement. Ceci explique que, pour cette année au moins, les années À et B ne sont pas parfaitement « hermétiques ».

Cette répartition n’empêche pas de faire preuve de flexibilité, par exemple de piocher dans les éléments de la programmation de l’autre année quand les événements s’y prêtent (difficile de ne parler ni du 8 mai, ni du 11 novembre une année sur deux).

Quelques manques

Les ceintures et mes programmations

Il se peut que certaines lignes de mes programmations ne soient pas très aidantes. J’aurais pu les supprimer tout simplement pour vous mais vous vous seriez alors demandé si je n’avais pas oublié quelque chose. Il s’agit des lignes des domaines où je travaille par ceintures : je programme des séances collectives (ou en groupe) de rappel ou découverte pour pouvoir aider les élèves à progresser sans devoir tout expliquer individuellement (et ne pouvant pas forcément miser sur l’entraide entre élèves à tout moment étant donné les évolutions possibles du protocole sanitaire).

Parfois, j’écrirai « ceinture blanche », comme en calcul, ce qui ne vous aidera pas beaucoup tant que je n’aurai pas partagé mon organisation de ces ceintures (ce qui finira par venir). D’autres fois, les indications seront plus précises. A l’heure où j’écris, je suis prise par le temps, il faudra composer avec. J’essayerai de prendre le temps par la suite mais j’avoue que cette année risque fort d’être un nouveau marathon !

Les disciplines manquantes

Vous constaterez qu’il manque aussi des disciplines. Ce n’est pas que je ne programme rien (d’habitude, j’aime bien avoir tout en avance) mais que je me suis accordée un peu de temps. Je vais observer le matériel présent dans la classe et l’école pour les arts et l’EPS, me renseigner sur les plannings d’accès aux infrastructures de la ville et les créneaux obligatoires comme pour la piscine. Prendre le temps de regarder les opportunités proposées par la ville, comme les expositions, me permettra aussi d’être mieux préparée et de proposer une programmation cohérente.

Les fichiers avec les programmations

Ça y est, vous êtes arrivé à la fin de l’article (peut-être en scrollant cela dit), vous pouvez télécharger les fichiers !

Programmations CM – 2020/2021
A moins que les documents modifiables ne soient déjà à disposition dans l’article, je ne les fournirai pas. Il n’est donc pas utile de me les demander.

17 réflexions sur “Mes programmations en CM1/CM2 pour 2020/2021”

    1. Si je ne me trompe pas, le passé simple est attendu avec tous les pronoms à la fin du CM2 mais cette année, je m’adapte car le confinement de leur année précédente a laissé beaucoup de « vides » et d’acquis trop fragiles pour avancer comme il se devrait. Tous les attendus de fin de CM2 sont ici.

  1. Encore un outil pour nous faciliter la tâche, et qui a dû être un bon casse tête à concevoir! merci 1000fois !

  2. Bonsoir !
    Ton travail est superbe et vraiment utile ! Merci beaucoup.
    Petite question cependant, les chiffres sous les mois correspondent aux semaines ? nombre de séances ?
    Brigade de dernière minute, ce support va m’être d’un grand soutien !

  3. Bonjour ! Merci beaucoup pour ce partage et tous les autres ! Une petite question : concernant la programmation d’étude de la langue, tu as fait le choix de ne pas mélanger grammaire et orthographe / conjugaison chaque semaine, c’est bien ça ? Merci beaucoup ! J’espère que ta rentrée s’est bien passée.

  4. Bonjour,

    J’aurai un CM1/CM2 à la rentrée, il y a 3 classes de CM1/CM2 dans l’établissement.

    J’ai proposé un décloisonnement en Hist, Géo et Sciences avec une programmation en année A et année B (comme la tienne).

    Les collègues ont refusé car en histoire, les élèves commenceront le programme par la Révolution (et non par la Préhistoire)… Et cela ne leur paraît pas faisable si la chronologie n’est pas respectée… Puis-je avoir ton retour à ce sujet?

    Merci beaucoup pour ton formidable travail et ta réponse.

    1. Bonjour,
      J’ai donc testé ces deux années et, clairement, on peut dire que les élèves n’étaient absolument pas perturbés ! Le seul point qui a peut-être joué : l’an passé, on a débuté l’année en parlant de Louis XIV ce qui a rendu le chapitre sur la Révolution un peu plus compréhensible je pense. A mon avis, il faut au moins parler rapidement de la monarchie absolue avant d’arriver à la Révolution. Ca peut se faire en deux ou trois séances seulement : pour ceux qui débuteront le CM1 avec ce chapitre, il suffira de leur préciser qu’on en dira plus l’année suivante. C’est quelque chose qu’ils peuvent accepter.

      Autre piste : même si le programme de CE2 a bien changé, j’aimais quand même découvrir les grandes périodes historiques en deuxième moitié d’année au moins, et avec cette découverte, la découverte de quelques faits marquants. Ca aide aussi à fonctionner en année A et B (je faisais cela en CE2 et mes collègues de CM fonctionnaient en A et B).

      J’espère que ça vous aidera même si la réponse arrive un peu tardivement (plus difficile de se mettre d’accord en vacances j’imagine).

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