J’avais déjà écrit un article sur la construction d’emploi du temps avec des exemples du CP au CM2, en suivant les grands principes qui guident toujours ma réflexion lorsque je dois réaliser mon emploi du temps. Cependant, certains d’entre vous ont exprimé le souhait de voir mon emploi du temps de cette année.

S’il n’est pas idéal, il est réel, contraint de multiples façons : classe orchestre, italien en demi-groupe, interventions d’un professeur surnuméraire (oui, nous avons cette chance), etc. J’ai donc dû composer avec ces éléments. D’autres sont restés incertains comme les horaires de récréation susceptibles d’être modifiés à la prérentrée.

Emploi du temps CM1/CM2 – 2020/2021

Penser sa pédagogie

Je suis désormais en CM1/CM2, en REP, avec une classe orchestre et des élèves d’ULIS à intégrer aussi souvent que possible. Je dois donc réduire les horaires consacrés aux autres disciplines car nous serons en musique 2h15 par semaine, ce qui largement plus que les 45 minutes habituelles.

Comme j’en parlais dans mon article « Préparer son année », je ne commence pas ma préparation par mon emploi du temps mais par des choix pédagogiques : choix de méthodes, choix de dispositifs, etc.

Nous commencerons l’année avec des temps en ateliers ou centres et des temps en demi-classe. D’autres temps seront en classe entière. Les élèves auront des supports pour travailler en autonomie, du matériel de manipulation, etc.

Je fais le choix de ne pas commencer tout de suite les plans de travail que j’aimerais mettre en place pour deux raisons : je veux instaurer mes dispositifs progressivement et apprendre à connaitre les élèves avant d’une part, et le protocole sanitaire demande de limiter et contrôler les déplacements, ce qui demande réflexion, d’autre part.

Placer les contraintes déjà définies

Voici donc les quelques contraintes qui sont les miennes cette année :

• intégration des élèves d’ULIS aussi simple et regroupée que possible : les élèves ne doivent pas passer leur temps dans les couloirs à changer de salle et la collègue d’ULIS ne doit pas non plus s’arracher les cheveux avec mon emploi du temps ;
• créneaux de musique fixe : difficile de changer l’emploi du temps de cinq professeurs de musique juste parce que ça ne m’arrange pas ;
• deux fois 45 minutes de cours d’italien en demi-groupe avec un professeur spécialisé (le mardi, je crois, à vérifier à la prérentrée) ;
• des horaires réduits pour les autres disciplines ;
• deux créneaux où le professeur surnuméraire prendra un petit groupe d’élèves et pendant lequel je gagnerais à placer mes ateliers/centres de littératie (lecture, compréhension, littérature, étude de la langue, etc.)

Je commence donc pour placer un maximum de ces contraintes, ce qui m’a poussée à placer :

• la musique aux horaires donnés ;
• l’italien le mardi sur les créneaux restants ;
• les ateliers sur le début d’après-midi.

Effectuer des choix pour le temps qu’il reste

J’ai aussi dû calculer le temps qu’il me restait pour les autres disciplines, une fois ces temps d’italien et musique retirés (ainsi que les récréations et temps de transition).

J’ai ensuite effectué des choix : par exemple celui d’un seul créneau d’anglais (malgré mes habitudes car il est difficile de progresser en quatre fois 10 minutes ou encore celui de maintenir quatre créneaux d’histoire, géographie, sciences et éducation morale et civique, supposant que la situation de l’an passé a sans doute rendue plus difficile les progrès dans ces disciplines qui ne sont pas, à mon avis, si secondaire qu’on l’entend parfois : au contraire ! Elles apportent du sens, elles aident les citoyens de demain à se construire, elles permettent à tous les élèves d’exister, même ceux qui brillent le moins dans les exercices les plus traditionnels. Bref, elles sont essentielles.

Qui plus est, le français et les mathématiques peuvent aussi se construire de façon transversale. Ainsi, je considère toujours que le long temps d’oral consacré au conseil de classe, par exemple, est aussi un temps de « français » car nous y apprenons à exprimer un point de vue, à débattre, à construire une argumentation, etc. Les sciences, la géographie et l’histoires sont d’excellents domaines dans lesquels résoudre des problèmes mathématiques : durées, distances, mesures, etc. Aussi, même si les « fondamentaux » que sont ces deux disciplines restent également au cœur de mes préoccupations, je me permets de réduire un peu le temps qui leur est exclusivement dédié.

Maintenir la régularité autant que possible

Même si chacune des contraintes posées génère des irrégularités, je m’efforce d’appliquer une structure identique à chaque journée. Aussi, puisque la musique était en début de matinée, et puisque l’italien, que j’ai décidé d’associer aux arts plastiques pour le groupe resté avec moi, sera très probablement sur un créneau similaire, j’ai souhaité aligner des séances plus « légères » d’un point de vue attentionnel sur ce créneau, d’autant que c’est un moment où les élèves ne sont pas au plus haut de leurs capacités : j’ai donc placé l’EPS.

Finalement, c’est surtout le créneau de musique en plein milieu de l’après-midi qui me pose le plus de difficultés et m’empêche d’avoir deux créneaux de mathématiques pour mes ateliers le mardi. C’est cette contrainte qui me force à placer deux créneaux d’ateliers le lundi (je préfère éviter le jeudi qui est souvent, un après-midi délicat). Cela dit, en cycle 3, les élèves sont théoriquement tout à fait capables de s’adapter à de telles irrégularités. De toute façon, elles s’instaureront progressivement, les cours de musique ne débutant pas la première semaine.

Ces fins d’après-midi constituent probablement la partie que je modifierai avant la rentrée : mon emploi du temps est loin d’être parfait !