La fin d’année est là, avec ses dernières semaines chargées, un pied dans le rush final et l’autre qui se dirige déjà vers l’année suivante, avec un grand écart difficile à tenir et des élèves de plus en plus fatigués pour la période la plus longue de l’année scolaire.

Puisque nous manquons tous de temps, j’opte pour un article relativement court qui vous invitera, je l’espère, à souffler un peu, à marquer une courte pause et à repartir du bon pied.

Prendre conscience de son état

Nous sommes apriori tous fatigués et c’est bien normal. Nous commençons donc à perdre patience plus rapidement mais aussi à bien moins supporter les très naturels « retours en arrière », qu’il s’agisse de comportement ou d’apprentissages.

On finit parfois par avoir l’impression de passer notre journée à répéter, rouspeter, râler et finalement, pour certains, hausser le ton voire crier. Certains sont contrariés quant au comportement des élèves, d’autres culpabilisent de ne pas être capable de se contenir.

Alors voilà, le premier pas pour passer une fin d’année plus apaisée sera de prendre conscience que tout cela est bien naturel dans l’état où nous sommes. Le savoir diminue déjà la fréquence des phases d’énervement.

Dormir, se reposer, se ressourcer

C’est une évidence sans doute : si l’une des causes de notre irritabilité croissante est notre fatigue physique et mentale, il va falloir réussir à prendre soin de soi. A chacun de mesurer ce dont il a besoin : un bon livre à bouquiner au soleil, un petit moment en famille déconnecté du travail, une soirée plateau-télé, une bonne nuit de sommeil ou peut-être encore un petit footing.

Le but n’est pas de dire à chacun ce qu’il doit faire, simplement de dire qu’un enseignant qui s’est accordé un peu de temps à soi aura plus d’énergie à consacrer à ses élèves… et à toutes les tâches que cette fin d’année impose. Croyez-moi : ce n’est pas du temps perdu !

Préparer peu, mais préparer quand même

Avec la fin d’année, avec tout ce qu’on doit faire, on ne sait plus où donner de la tête et on finit par moins bien préparer sa classe. Pourtant, débuter une séance en ayant oublié ses photocopies ou son matériel a de quoi titiller nos nerfs d’entrée de jeu, surtout si on en vient à tourner en rond et que les élèves s’agitent. Il y a mieux pour commencer une journée ou une séquence.

Peut-être faudra-t-il accepter d’être moins ambitieux parfois dans nos dispositifs ? Peut-être faudra-t-il parfois accepter de prendre du « clés en mains » pour s’alléger la tâche de préparation ? Cela permettra d’avoir tout de prêt au moment voulu sans s’épuiser car c’est aussi là le risque inverse : à vouloir tout faire, tout préparer, tout personnaliser, individualiser, améliorer… on finit par se coucher très tard, à penser à tout et à rien, et à ne pas être vraiment prêt et disponible non plus au moment voulu.

Et ce conseil, finalement, vaut pour toute l’année, non ? Si vous êtes dans vos premières années, l’article « Conseils aux professeurs des écoles qui débutent » pourrait peut-être vous aider… mais plus tard ! Vous songez déjà sans doute à fermer cette page pour retourner travailler, non ?

Souffler et temporiser

Rien n’est jamais parfait. Il y a forcément un moment donné ou un autre où ça ne se passe pas comme on le voudrait. Peu importe à qui (ou quoi) la faute, le but est de ne pas se laisser emporter. Alors voilà, on souffle un bon coup avant de s’énerver vraiment et, le plus souvent, ça passe déjà comme ça… à condition qu’un autre élément ne vienne pas s’ajouter aussitôt, puis un autre, puis un autre…

Je le dis à mes élèves : « Si je souffle, ce n’est pas pour vous montrer de la colère ou mon énervement, c’est parce que ça m’aide à ne pas me fâcher. Je n’aime pas me fâcher, je trouve ça désagréable, et je suis sure que vous aussi. Laissez-moi juste un peu de temps et on reprendra calmement. » D’ailleurs, eux aussi ont droit à ce petit « outil » plutôt efficace, si besoin.

Continuer à s’adapter aux capacités des enfants

Avec la fin d’année, on n’a parfois plus qu’une idée en tête : finir le programme. Quand on se prépare bien et avec l’expérience, cette pression tend généralement à diminuer mais pas pour tous, et pas chaque année.

Je conseille simplement de ne pas perdre de vue l’âge des enfants, leurs capacités, leurs compétences et leur potentiel. On garde en tête notre cap tout en acceptant la possibilité de ne peut-être pas réussir à mener les élèves précisément là où nous l’espérions. On fait au mieux, eux aussi. C’est quelque chose que nous faisons déjà toute l’année. Le dire suffit parfois à faire redescendre un peu la tension.

Relativisons : les élèves ont toute une vie pour apprendre. Courir pour faire vite ne permettra pas de faire bien et ne sera d’aucune utilité pour les élèves. Demander à un élève quelque chose dont il n’est pas capable ne lui fera aucun bien non plus.

Adapter ses exigences au contexte

Il n’y a pas que nous qui sommes fatigués, n’est-ce pas ? Les élèves aussi. Les journées s’allongent, la période est interminable et le soleil a ce petit effet dynamisant si ce n’est plus. Eh bien oui, on ne pourra pas toujours obtenir les mêmes performances et la même concentration en juin qu’en mars. Si on en prend conscience, on s’en agace moins quand ça déborde. Mieux, on s’adapte.

Ménager des moments de « lâcher prise »

Pour eux comme pour vous, il peut être bénéfique d’anticiper des moments de lâcher prise. Pourquoi pas un petit jeu collectif « juste pour s’amuser » en fin de séance d’EPS ? Ou une séance en ateliers « jeux » pour les mathématiques ? Une séance d’arts visuels plus libre ?

Vous le faites peut-être déjà mais, en tout cas, ces moments où l’on ne se retrouve pas à vouloir tout contrôler des apprentissages et des moyens mis en oeuvre sont souvent salvateurs. A nous, il nous permet de souffler, mais c’est aussi une formidable occasion de constater que les élèves peuvent aussi apprendre différemment, qu’ils ont déjà appris énormément et qu’ils sont capables d’une formidable autonomie. Prendre le temps d’observer les progrès, de les voir interagir entre eux, c’est un moment agréable et utile. Et qui sait, ça pourrait devenir une habitude ?

Le tout, c’est de le préparer un minimum. Il faut placer ce moment à un moment où les élèves sont disponibles, pas trop excités et où leur excitation croissante ne deviendra pas un problème : juste avant une récréation, par exemple. On évitera quand même la toute fin de journée… c’est un bon moyen de s’énerver parce qu’ils ne veulent plus s’arrêter, ranger, etc.

Et vous ?

Vous n’avez surement pas beaucoup de temps mais si vous avez une astuce, même toute petite, un petit truc qui vous aide à finir en douceur, n’hésitez pas à les partager en commentaire de l’article. Cela sera profitable pour tous.

11 réflexions sur “Conseils pour gagner en sérénité et finir l’année scolaire”

  1. Merci beaucoup pour tous ce précieux travail… Je change de niveau après 14 ans de CP et j’apprécie de trouver vos ateliers et organisations! Bel été!

  2. Mélanie Humblet

    Merci pour ce joli article 😊 ça aide à prendre conscience de petites choses 😊
    Un truc oublié ? Le chocolat ! Ça aide toujours le chocolat 😜

    1. C’est le but de l’article ! Quant au chocolat, je ne suis pas fan… ceci explique sans doute que je n’y ai pas pensé ! Surtout en juin où ça fond et colle aux doigts ^^

  3. Merci pour ton article qui me permet de relativiser la fin d année en cette veille de rentrée 😉Courage à la zone B pour demain 💪

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