Enfant écrivant ses conjugaisons.

La conjugaison horizontale… Le mot est passé un peu partout et nombreux sont ceux qui se questionnent à ce sujet. Alors évidemment, n’étant pas experte dans le domaine, je ne vais pas pouvoir répondre à tout. Par contre, à l’instar d’Azaelle ou Lutin Bazar, je peux toujours vous présenter ma façon de faire de cette année qui s’inspire fortement de cette fameuse conjugaison horizontale, largement sous-entendue par les nouveaux programmes.

Cette réflexion, qui semble s’étendre de plus en plus, fait aussi écho à un constat que nous sommes assurément nombreux à faire : trop d’erreurs de conjugaisons persistent en situation de production d’écrit. Je ne pense pas non plus être la seule à ne pas raffoler de cet enseignement. Les élèves ne m’en ont jamais semblé particulièrement réjouis. J’y ajouterai que cet enseignement reposant traditionnellement sur beaucoup de « par cœur », dans une école comme la mienne où le suivi du travail personnel est complètement aléatoire, je devais trouver une solution pour maximiser ce qui serait appris en classe et limiter le « par cœur ».

Pour mieux comprendre comment j’en suis arrivée à ce que j’ai fait cette année, il faut savoir que j’ai simplement entendu parler de ce principe de conjugaison horizontale et d’approche par le pronom. Et voilà, ça a fait « tilt » dans ma tête et je suis partie tête baissée. Je n’ai pas vraiment cherché à en savoir plus. Du coup, ça n’entre pas forcément dans les clous. Ce n’est que très récemment que je me suis documentée plus sérieusement sur la notion. Comme c’est le point de départ de beaucoup de vos questionnements, j’essayerai d’intégrer la notion dans mes explications et de faire la parallèle quand c’est possible.

Le but de cet article est, avant tout, d’inviter à la réflexion et au partage des expériences. J’espère bien évidemment faire évoluer ma pratique grâce à vos retours !

La conjugaison horizontale

Le mieux pour la découvrir, c’est encore de lire cet article du Webpédagogique.

Une approche par le pronom

Le principe de base est assez simple : lorsqu’on écrit, on écrit d’abord le pronom personnel puis, seulement, on utilise le « temps » et donc la terminaison qui est associée. De ce fait, l’étude des différentes terminaisons en conjugaison se fait par pronom personnel, et non par temps. Donc on va voir le pronom « je », par exemple, et étudier « je au présent », « je au passé » et  « je au futur ». Ensuite on passera au pronom suivant.

Le blog de François Kleczewski rassemble un certain nombre de ressources qui vous seront très pratiques pour commencer. On y retrouve notamment une réflexion sur le choix de l’ordre des pronoms personnels. Il discute la proposition faite par le programme (« ils », « nous »/ »vous », « tu » puis « il »/ »je ») et propose :   « je »/ »il », « ils », « nous », « tu » puis « vous ». Dans le deux cas, le couple « je/il » implique de travailler sur ce qui les différencie plutôt que ce qui est identique (« je » et « tu », très souvent). J’ai envie de dire que tout choix peut être bon s’il est mûrement réfléchis.

Mes premières productions d’écrits impliquent le « je » (mais surtout avec le passé composé), le « il » et le « ils » puis le « tu ». Le « nous » et le « vous » sont avant tout travaillés à l’oral mais finalement peu utilisé à l’écrit de manière spontanée, donc moins urgents me concernant.

De nouveaux groupes fonctionnels

Aussi, l’un des apports de la conjugaison horizontale, c’est de ne plus parler en terme de « premier groupe », « deuxième groupe » et « troisième groupe ». On casse un peu ces représentations auxquelles nous nous sommes habituées pour prendre des groupes un peu plus fonctionnels :

  • l’ensemble des verbes
  • l’exception des verbes en -ER
  • l’exception des verbes en -DRE

A noter qu’en cycle 2, les verbes en -DRE ne sont pas au programme, à l’exception de « prendre » qui servira sans doute au cycle 3. Cela n’empêche en rien de les aborder bien sûr.

Les trois grands intérêts de la conjugaison horizontale

François Kleczewski met en exergue trois grands arguments en faveur de la conjugaison horizontale :

  1. Plus proche de la production spontanée : on écrit d’abord le sujet, on se questionne ensuite sur le temps.
  2. Tous les temps sont travaillés tout au long de l’année.
  3. Les régularités des terminaisons (le « -s » du « tu », le « ons » de « nous » ou encore le « ez » de « vous ») est bien plus mise en avant.

J’avoue être surtout d’accord avec les deux derniers points qui me semblent essentiels.

D’abord, on a besoin du passé, du présent et du futur dès le début de l’année. On peut toujours essayer de limiter les lectures et les productions à un seul temps, mais on ne peut ni forcer les élèves à ne penser que dans un seul temps, ni à ne lire des textes que d’un seul temps. Or, si on éveille tout de suite la curiosité sur tous les temps (ou en tout cas ceux du programme) on augmente les chances que les élèves fassent, au quotidien, des observations pertinentes et intéressantes. Ces observations leur permettront de consolider leurs acquis.

Ensuite, les élèves ont vraiment besoin de ces régularités. Moi-même étant jeune, j’avais beaucoup de mal avec la conjugaison en situation. J’étais brillante en application mais médiocre en dictée ou en production d’écrit. Même si j’ai fait beaucoup d’efforts pour remédier à mes propres difficultés après coup, il a fallu attendre que je sois en post-bac pour réaliser qu’en fait, tout cet amas de connaissances que j’avais sur les terminaisons suivait une certaine logique. Quelle libération !

Ma progression en conjugaison cette année

Cette année, j’ai tenté quelque chose d’un peu hybride. L’idée, c’était de se centrer principalement sur le sujet et sur les lettres muettes des terminaisons. On s’évertuera à faire de nombreuses comparaisons : d’abord pour trouver ce qui est similaire, ensuite pour chercher ce qui est différent dans la mesure du possible. Le reste, c’est l’oral et le sens qui nous l’apportent.

Du coup, il me semble intéressant de souligner que l’expression orale est très importante. Je demande aux élèves de bien formuler leurs phrases dans des moments balisés. Et lorsqu’on réalise un exercice quelconque, on doit d’abord lire et comprendre. De la même façon, lorsqu’on passe à l’écrit, on doit d’abord dire sa phrase puis l’écrire. Pour se relire, on lit chaque phrase de manière individuelle afin de vérifier que ce qu’on a écrit a du sens.

Les prérequis

Le verbe et le sujet

Je ne vous apprends rien, conjuguer ne peut se faire que si on sait trouver un verbe conjugué et son sujet. En général, je passe au moins une période à bien travailler tout cela pour être bien sûre que c’est acquis par tous. Ça n’empêche pas de commencer à se questionner sur les terminaisons des verbes lors du jogging d’écriture ou à l’occasion de lectures mais ce n’est pas mon premier objectif. D’abord, on s’entraine tous les jours à trouver les verbes et leurs sujets. On peut le faire lors des séances d’étude de la langue mais aussi tous les matins à l’occasion de la correction du jogging d’écriture ou encore lors de nos lectures.

Toute l’année, nous continuerons de nous demander chaque jour : Quel est le verbe conjugué ? Quel est son sujet ? Sont-ils bien accordés ? On se posera aussi bien sûr la question du temps.

Une façon de faire que j’ai trouvée efficace dans un premier temps, c’est de ne pas chercher le sujet systématiquement par rapport au verbe. Je m’explique. En cycle 2 (CP-CE1), on construisait la phrase de la manière suivante : « de qui/quoi je parle + ce qu’il fait/ce qu’il est » (ou « ce que j’en dit »). En fait, on faisait déjà « groupe sujet » et « prédicat », sans forcément appeler le second groupe par ce nom qui n’était pas encore dans les programmes. De ce fait, dans les phrases simples, qu’ils reconnaissent par analogie, beaucoup d’élèves sont capables de reconnaitre le sujet sans être tout à fait au point sur le verbe conjugué.

La construction en parallèle de ces deux notions permet que chacune renforce l’autre. En effet, les deux sont effectivement liées. Je dois avouer que ce n’est pas une approche volontaire et méticuleusement pensée en amont, c’est plutôt un constat du raisonnement spontané de mes élèves. Si je sais trouver un verbe conjugué, je peux facilement en trouver le sujet. Mais si je sais trouver le sujet de la phrase, cela peut m’aiguiller dans ma recherche du verbe conjugué.

Les pronoms personnels sujets

Ensuite, il est nécessaire de maitriser les pronoms personnels sujets. En effet, toute la mémorisation des terminaisons se fait en lien au temps et au pronom personnel. On ne peut donc y échapper : en plus de savoir reconnaitre le sujet d’un verbe, il faut aussi pouvoir le remplacer par le pronom personnel adéquat. Au tout début de ma carrière, je pensais la chose spontanée. En vérité, pas du tout ! C’est donc, là encore, une compétence à consolider et à expliciter au possible.

Première étape : temps par temps

Contrairement à ce que propose François Kleczewski, je suis quand même restée dans une première approche par le temps, et ce pour plusieurs raisons :

  • Ces élèves avaient déjà appris la conjugaison de cette façon et je ne me voyais pas tout changer d’un coup (avec des élèves déjà en difficulté pour une majorité).
  • En étudiant les propriétés du verbe et pour trouver le verbe conjugué, nous avons appris la technique du « changement de temps » qui nécessitait d’être au point sur « passé/présent/futur ».
  • Les premières production d’écrit sont courtes et le temps est souvent induit par la consigne (ce qui signifie qu’on ne se pose pas la question du temps après avoir écrit le sujet : on le sait déjà avant) :
    • Raconte ce que tu as fait ce weekend. (passé)
    • Une soucoupe volante se pose sur le toit de ton immeuble, que fais-tu ? (présent)
    • Décrire une image. (présent)
    • Raconter une courte histoire à partir d’une image. (présent)
    • Exposer ses goûts : matières préférées, celles qu’on aime moins, etc. (présent)
    • Raconter ses habitudes. (présent)
    • Raconter ce qu’on fera plus tard. (futur)

Mais alors, on n’est pas du tout dans une approche de la conjugaison à l’horizontale ? Ben… non. Mais même si c’est beaucoup plus proche d’une approche traditionnelle (verticale), il y a quand même des liens avec le travail de François Kleczewski pour ce qui est de la découverte de chaque temps. L’approche plus horizontale arrivera dans un second temps.

Le présent

Cette année, j’ai commencé par le présent. C’est un choix que j’ai d’abord regretté car le présent est très difficile et les résultats n’étaient pas forcément au rendez-vous. En effet, quand on conjugue au présent, on doit se demander :

  1. Quel sujet (et donc quel pronom personnel) ?
  2. Quel infinitif ?
    • verbes en -ER
    • verbes en -DRE (si on les étudie de façon explicite)
    • tous les autres verbes
  3. Quelle terminaison on en déduit ?

J’ai donc fait une leçon avec des volets. On avait six volets avec chaque pronom (ou groupe de pronom comme « il/elle »). On ouvre le volet et là, deux choix : « verbes en -ER » ou « autres ». On peut aussi mettre trois choix en incluant les verbes en « -DRE ». L’organisation de cette leçon permettait aux élèves de bien suivre les étapes de façon assez naturelle.

Petite note à moi-même : je ne suis pas vraiment convaincue par « verbes en -ER » et « autres ». Le problème, c’est qu’en présentant les choses ainsi, on occulte que ce sont les verbes en -ER qui constituent une exception. C’est encore quelque chose que je réfléchis. Sur mon affichage, les choses ne sont pas présentées ainsi.

La place du deuxième groupe dans cette démarche peut questionner. En fait, on se base simplement sur ce qu’on entend. Quand on dit la phrase, on dira « Nous finissons notre gâteau. » et non pas « Nous finons notre gâteau. » ou « Nous finions notre gâteau. » Si on a bien étudié le son [s] en amont, on sait qu’il faut écrire « ss ». Je peux vous dire que les élèves ne se questionnent pas bien longtemps sur le sujet et vivent très bien sans avoir entendu parler du « deuxième groupe ».

Pronom par pronom : similarités et différences

Comme le présent est déjà très compliqué, j’ai d’abord commencé par le « je ». C’est un pronom commode pour plusieurs raisons :

  • On peut aisément proposer plein de situations de production d’écrit avec le « je », ce qui sera d’ailleurs la base de notre recherche.
  • On peut aussi aisément constituer des textes cohérents aux allures authentiques pour l’entrainement : l’accès au sens sera d’autant plus simple.
  • Il permet d’emblée de construire les trois grands groupes de verbes qui nous suivront tout le long ensuite.
  • Il permettra d’aborder rapidement la différence avec « tu » (parfois) et « il » ; et de conscientiser que la différence se joue sur les lettres muettes de la terminaison.
  • Aborder les différences avec « il » permettra du coup d’y accorder de nombreux mois d’entrainement réguliers (mieux que si on fait « je » vers la fin).

Maintenant, soyons francs : j’aurais aussi bien pu commencer par « il » pour les mêmes raisons. La seule chose, c’est qu’après « il », j’aime aborder « ils ». En effet, en CP déjà, les élèves ont été amenés à constater que si le sujet dont on parle est singulier, on trouve souvent un « -e » à la fin du verbe, alors que s’il est pluriel, on trouve un « -ent » ou un « -nt ». Du coup, avec ma progression, on se raccroche rapidement à ce qui est déjà connu.

Voici donc, pour commencer, les séances que j’ai faites cette année :

  1. Je
  2. Tu
  3. Je/Tu
  4. Il
  5. Je/Tu/Il
  6. Ils
  7. Il/Ils
  8. Nous
  9. Vous
  10. Nous/Vous
  11. Quelques séances pour rebrasser tout ça.

La seule chose que j’envisage de changer, c’est éventuellement la place du « tu ». On pourrait le mettre juste avant le « nous » et « vous ». J’aurais alors probablement tendance à faire le « vous » en premier dans ce cas.

Cela dit, le voir avec le « je » me permet d’une part de me reposer sur leur similarité pour la plupart des verbes et d’autre par d’approfondir la particularité des verbes en -ER. De ce fait, quand on fait un exercice « je »/ »tu », on peut bien se concentrer sur la deuxième étape de la conjugaison au présent : choisir la bonne terminaison en fonction du groupe.

Dix séances pour la conjugaison au présent, ça peut sembler beaucoup. En général, je fais deux à trois séances par semaine sur ce thème au début. Cela me permet d’étaler cet apprentissage sur trois à quatre semaines.  Les séances ne sont par contre pas très longues (30 à 40 minutes grand maximum).

L’imparfait

J’enchaine sur l’imparfait ensuite. C’est sans doute l’un des temps les plus utilisés. Il est surtout utile à l’écrit lorsqu’on raconte des histoires, alors que l’utilisation du futur sera plus ponctuelle et moins spontanée, sauf cas précis. Cependant, il semblerait aussi légitime de faire le choix du futur pour consolider encore la différence des groupes (-ER et les autres).

De mon côté, je ne regrette pas le choix de l’imparfait en second. L’imparfait est très régulier. Il n’y a qu’une série de terminaisons à apprendre, d’abord. Cela nous permet de dégager du temps pour se concentrer vraiment sur l’importance de l’oralisation. En effet, de nombreux verbes (le fameux deuxième groupe qu’il n’est pas foncièrement nécessaire de nommer) prennent un « iss » avant la terminaison.

D’ailleurs, petite aide mnémotechnique : Dans « imparf-ai-t », on retrouve bien le « AI » qui constitue ses terminaisons.

L’imparfait permet aussi de s’intéresser à certaines variations du radical :

  • le « g » devient « ge » devant toutes les terminaisons qui commencent avec un « a » (« -ais », « -ait », « -aient »)
  • le « c » devient « ç » devant ces mêmes terminaisons

En dehors de ces quelques variations, le radical d’un verbe à l’imparfait est souvent proche du radical de ce même verbe au présent, alors qu’il changera plus souvent au futur il me semble. On dit « je fais » et « je faisais » mais « je ferai ». On peut aussi citer « je dis », « je disais » et « je dirai ».

Le déroulé pronom par pronom

Là encore, on va progresser pronom par pronom. Cette fois-ci, on pourra aller un peu plus vite. Chaque nouvelle découverte sera l’occasion de faire le parallèle avec le présent. « Je » et « tu » prennent un « s », comme au présent (sauf des verbes en -ER, que je préfère donc présenter comme une exception). Le « il » garde son « -t », le « ils » son « -ent ». Idem pour nous et vous. En fait, on en vient très vite à observer qu’on met « ai » + « la terminaison régulière du présent ». Et hop, on n’a même pas besoin d’apprendre ses terminaisons par cœur !

On prendra quand même un moment pour observer le « nous » et le « vous » qui ne gardent que le « i » du « ai », tout simplement parce que ce serait imprononçable sinon : « nous chantaions » par exemple.

Voici la liste de mes séances :

  1. « Je » et « tu »
  2. « Il » et « Ils »
  3. « Je », « tu », « il » et « ils »
  4. « Nous » et « vous »
  5. Bilan avec toutes les personnes

On voit déjà qu’on y a passé beaucoup moins de temps ! En parallèle, du coup, j’ai pu en profiter pour consolider le présent, soit dans les situations de production d’écrit et de lecture, soit tout simplement avec un petit exercice de révision de temps en temps. Jongler entre le présent et l’imparfait reste encore difficile à ce stade. Il est alors très important de passer du temps sur l’identification du temps de la phrase avant de se lancer dans l’écriture.

Le futur

Ça y est, après une période environ consacrée au présent et à l’imparfait, on s’attaque au futur. Là encore, le temps n’est pas très compliqué à acquérir pour les élèves.

Par contre, je sais qu’il y a débat sur l’approche : faut-il dire « On garde l’infinitif et on ajoute la terminaison ? » (quitte à rectifier le tir ensuite) ou faut-il plutôt rester dans la structure « radical + marque du futur + terminaison » ? Franchement, je n’ai pas tranché.

Cela dit, lors de notre découverte, ce qui est sorti spontanément de la réflexion des élèves c’est qu’on garde l’infinitif. Alors ça fonctionne avec tous les verbes qui finissent avec un « -R » à l’infinitif. Les autres finissent en général avec « -RE » (ou « -DRE ») mais dans ce cas, il suffit juste d’enlever le « -e » parce que « -eai » ou « -eas », ça ne serait pas très français. C’est comme cela qu’ils l’ont formulé et du coup, c’est ainsi expliqué dans la leçon.

Autre petite astuce : Dans « futu-R » on entend bien le « -r- » qu’on doit retrouver dans les verbes conjugués à ce temps.

Le déroulé pronom par pronom

Les élèves commencent à prendre leurs habitudes lorsqu’il s’agit d’observer et de découvrir les terminaisons d’un temps. Du coup, on garde le même déroulé :

  1. « Je » et « tu » (le « je » n’a pas de « -s » au futur)
  2. « Il » et « Ils » (le « il » n’a pas de « -t » au futur)
  3. « Je », « tu », « il » et « ils »
  4. « Nous » et « vous » (c’est le radical qui fait la différence de temps, pas la terminaison)
  5. Bilan avec toutes les personnes

Deuxième étape : l’approche horizontale et les verbes irréguliers

Ce n’est donc que dans un second temps où je me place plus clairement dans une approche de la conjugaison horizontale.

Travailler temps par temps permettait de s’appuyer sur la notion de « passé/présent/futur » et de la consolider. Qui plus est, on a pu observer les régularités présentes au sein de chaque temps (le « -ai- » de l’imparfait, le « -r- » du futur).

Maintenant, on va s’intéresser à quelques verbes sous l’angle des pronoms. Pour chaque couple « verbe/pronom », nous explorerons donc les trois temps « présent », « imparfait » et « futur ». Ces verbes sont ceux du programme :

  • avoir et être
  • faire et dire
  • prendre
  • aller et venir
  • pouvoir et vouloir
  • voir

Avoir et être sont rassemblés car, d’une part, on les a déjà révisés à de multiples reprises dans les productions d’écrits ou les dictées. D’autre part, parce qu’ils sont les deux très utiles pour la création des temps composés. A vrai dire, on n’a pas forcément attendu d’en arriver là pour étudier le passé composé de certaines personnes, mais accorder quelques séances à ces deux verbes me semblait important.

Ensuite, on s’intéresse aux autres. Les pairs « faire et dire » ou « pouvoir et vouloir » vont assez bien ensemble car ils ont un fonctionnement similaire. « Aller et venir » se justifie parce qu’on a tendance à confondre les deux, surtout dans les exercices d’application mais parfois aussi à l’oral pour certains élèves.

De cette façon, je peux consolider les régularités des terminaisons déjà observées précédemment. De plus, je vais pouvoir observer les régularités de ces verbes irréguliers. Par exemple, « pouvoir » et « vouloir » forment leur futur d’une façon assez similaire.

La progression par pronoms

Là encore, le déroulé est assez rapide. On n’est plus vraiment dans la découverte des terminaisons qui sont souvent assez régulières au final. Ce sont surtout les radicaux qui varient beaucoup pour ces verbes. La plupart du temps, on suivra cette progression :

  1. « Je » et « tu »
  2. « Il » et « ils »
  3. « Je », « tu », « il » et « ils »
  4. « Nous » et « vous »
  5. Bilan

Chaque verbe ou groupe de verbe ne nécessite donc plus que cinq séances environ. Je dis « environ » parce que certains verbes ou groupes ont plus d’irrégularités que d’autres ou sont plus difficiles à acquérir. Je compte aussi qu’il y a parfois des loupés, que les élèves ont besoin d’un peu plus de temps. Je trouve important de pouvoir rester souple.

Je rappelle que pour chaque pronom, on voit les trois temps. Là, par contre, je peux vous dire que j’ai parfois du mal à proposer des textes en exercices !

L’organisation des séances

Le déroulement « type » d’une séance

Le déroulement est finalement assez classique.

Pour une séance de découverte d’un nouveau pronom (ou nouveau radical concernant les irréguliers) :

  1. Situation d’écriture individuelle, mise en commun des hypothèses pour déclencher le questionnement
  2. Lectures et recherches pour répondre au questionnement
  3. Mise en commun des observations et structuration d’une règle
  4. Court exercice d’entrainement

Pour une séance de réinvestissement ou approfondissement (parfois utilisée pour les irréguliers) :

  1. Conjugaison rapide à l’oral et sur l’ardoise : une phrase dite à l’oral, l’élève écrit le pronom personnel et le verbe sur l’ardoise. A chaque fois, écriture des hypothèses, éliminations en fonction des connaissances qu’on a, sélection quand c’est possible.
  2. Si la sélection de la bonne réponse n’est pas possible : lectures et recherches pour trouver le verbe qui nous manque.
  3. Court exercice d’entrainement

La conjugaison avec l’ardoise peut porter au choix sur des verbes déjà connus, comme révision, ou avec le verbe qu’on s’apprête à découvrir.

Les lectures peuvent être piochées dans les livres de la classe, et c’est sans doute ce qu’il y a de mieux. Cela dit, cette année, je n’ai pas franchement eu le temps de sélectionner des ouvrages pertinents et de m’assurer qu’on trouverait bien ce qu’on cherchait. J’ai donc fournis des textes aux élèves. On peut donner le même pour tout le monde ou des différents. La deuxième solution donne une recherche plus riche mais prend plus de temps à préparer.

L’étayage à chaque occasion

A côté de cette découverte sous forme de séquences plus ou moins classiques, il me semble important d’étayer au quotidien ces découvertes.

Parfois même, d’ailleurs, la découverte a lieu avant que la séance dédiée ne se soit déroulée. Eh bien soit, on s’adapte ! On note quelque part l’observation faite ou on met à jour notre affichage. On pourra toujours adapter notre séance pour inclure cette découverte, faisant ainsi le lien avec ce qui est fait par ailleurs.

Sinon, de façon plus standard, nous utilisons chaque occasion pour consolider les acquis et renforcer nos observations :

  • en dictée, une fois par semaine
  • en jogging d’écriture, quatre fois par semaine
  • en production d’écrit long, une fois par semaine
  • en atelier de lecture et littérature, deux à trois fois par semaine
  • en séance de copie (car nos connaissances orthographiques et grammaticales aident à la copie)
  • lorsque la maitresse fait une erreur au tableau ou sur une fiche… (Eh oui ! Même là !)
  • dans les autres disciplines, quand ça se pose ou quand un élève fait une réflexion à ce sujet

Ces réflexions arrivent de plus en plus souvent. A force de les mettre en situation de recherche, il arrive que cela devienne comme un réflexe ou un plaisir pour certains. Ils questionnent alors les écrits qu’ils rencontrent du point de vue grammatical ou orthographique et arrivent même, de plus en plus, à trouver les réponses par eux-mêmes. Quand on arrive à ce stade, on sait qu’on a réussi à les mener vers quelque chose d’important et d’essentiel. Cela dit, ce n’est pas non plus l’écrasante majorité de ma classe pour le moment. Mais qui sait ce que le dernier trimestre apportera ?

Mon regard sur cette expérience

La conjugaison n’avait jamais été mon truc en tant qu’élève, et pas plus en tant qu’enseignante. Au début, je suivais ce qu’on m’avait appris à l’IUFM, je faisais comme c’était écrit dans les livres. Beaucoup de par cœur et finalement trop peu d’analyse et de temps accordé à cette compétence pourtant si difficile ! Ce n’est qu’en commençant mes joggings d’écriture que je me suis rendue compte que ces situations de production d’écrit permettait d’aborder un grand nombre de notions, et notamment en conjugaison, sans pour autant avoir besoin de recourir aux séances « classiques ».

Cela dit, difficile de prévoir ce qui sera abordé à chaque séance et donc de garantir l’acquisition du programme de conjugaison dans son intégralité. Alors je suis restée attachée à mes séances d’étude de la langue, même si j’ai largement diminué le volume horaire.

Au début de cette année, j’étais d’abord très enthousiaste. Puis, j’ai eu très peur. La première évaluation sur le présent a été un véritable massacre alors que les élèves réussissaient plutôt bien en entrainement (mais avec leur leçon). J’ai décidé de passer un peu plus de temps sur le présent, d’ajouter quelques séances d’entrainement et, finalement, ça s’est plutôt bien passé.

Cela dit, je constatais avant tout des progrès en production d’écrit et en dictée, mais moins en exercice d’entrainement et en évaluation où les résultats restaient globalement assez moyens, et en tout cas pas aussi fulgurants que je l’avais espéré initialement.

J’ai tout de même continué, me questionnant beaucoup au passage.

Aujourd’hui, aux deux tiers de l’année, je suis entièrement convaincue. Les élèves qui étaient moyens hier, sont devenus très bons aujourd’hui. Finalement, tout le monde progresse. C’est un constat que je ne faisais pas précédemment car, puisqu’on voyait chaque temps indépendamment les uns des autres, réussir dans l’un ne garantissais pas de réussir dans l’autre. Qui plus est, certains élèves n’arrivaient pas à voir une progression : tout était plus ou moins détaché. Du coup, certains baissaient les bras plus facilement. Maintenant, ils font du lien entre la conjugaison et tous les domaines où elle s’applique. Ce sont d’autant plus d’occasions de rebrasser nos connaissances, mais aussi de les consolider.

Ajoutons aussi à cela la place de l’oral, et donc du sens. Avec une approche plus traditionnelle, on nous donne une recette, les ingrédients et l’élève n’a plus qu’à appliquer, même s’il ne comprend pas grand chose. Rien ne garantit pour autant le transfert. Pire, pour les élèves les plus en difficulté, on se retrouvait avec des choses qui, lues phonétiquement, ne voulaient strictement rien dire. Rester dans cette approche, c’était pour moi nourrir cette idée que la conjugaison est complètement détachée de la langue. Il suffirait d’appliquer et ça marcherait.

Or, ce n’est pas ça. Notre langue est truffée de pièges, d’irrégularités. Mais comme la plupart des élèves conjuguent déjà assez bien à l’oral, autant s’appuyer dessus. Et comme ils passent par l’oral pour écrire, le lien se fait naturellement. L’étude de la langue porte sur la langue, comme son nom l’indique, et la langue est un moyen pour communiquer quelque chose qui a du sens. Cette prise de conscience est très importante !

Et la suite ?

J’ai l’impression d’être partie dans une direction qui fait sens pour moi, qui me plait. Elle me plait parce que j’ai l’impression de réussir à faire véritablement progresser mes élèves dans ce domaine. A vrai dire, je crois que les séances de conjugaisons font partie de mes préférées maintenant. Cela dit, tout est perfectible. Je me pose de nombreuses questions, notamment après la découverte du travail de François Kleczewski.

  • Vais-je conserver cette approche en deux temps : un pour les temps puis les pronoms, l’autre par les pronoms pour les irréguliers ?
  • Vais-je complètement me convertir à la méthode horizontale ?
  • Ne serait-il pas utile d’accorder plus de temps à la notion « passé/présent/futur », notamment pour y intégrer les différents temps du passé (voire le futur proche) ?
  • Comment débuter la conjugaison plus tôt pour avoir encore plus de temps à accorder à la répétition ?
  • La recherche du temps est-elle toujours postérieure à celle du sujet ?
  • Quel ordre pour la découverte par pronoms ?
  • D’abord mettre l’accent sur les similarités ou sur les différences ?
  • Faut-il commencer par le présent (donc le plus dur) ?
  • Quelles activités complémentaires ?
  • etc.

Bien sûr, cette réflexion s’enrichira de mes lectures et de vos retours. Je continuerai à naviguer sur les divers blogs et ressources en ligne et investirai probablement dans quelques ouvrages si besoin.

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66 réflexions sur “Ma conjugaison inspirée par la conjugaison horizontale”

  1. Ca laisse un peu rêveuse… J’ai eu des CE2 pour la première fois cette année, la conjugaison est effectivement un point sensible.
    J’ai utilisé l’approche traditionnelle parce qu’avec en plus des CE1 pour la première fois aussi je n’ai pas pu tout approfondir.
    J’ai l’impression d’avoir quand même un peu travaillé de manière horizontale puisque mon affichage est
    je => e / s / (x)
    tu => s / (x)
    il => e / t / (d)
    Cet affichage s’est même fait avant d’aborder la conjugaison, comme une aide pour la production d’écrit. Mais je me rends bien compte qu’il va poser problème quand nous aborderons le futur (et les années suivantes le passé simple).
    Mais je me pose une question sur ton organisation avec autant de séances de conjugaison, quand trouves-tu le temps de faire les autres notions de grammaire ?!

    1. Comme je n’ai approfondis que tardivement la notion de conjugaison horizontale, donc je ne suis pas à 100% dans l’un ou l’autre. A la limite, le truc n’est pas d’être que de l’un ou l’autre, c’est de trouver ce qui peut être intéressant pour les élèves dans l’un et l’autre.

      Ton affichage, du coup, est intéressant effectivement. Reste à voir comment il est construit mais, si tu l’as fait ainsi, c’est que sans doute tu l’as construit avec eux. De mon côté, j’ai un affichage « modulable », ce sont des étiquettes avec des radicaux, les terminaisons, etc.

      Rien ne t’empêche de faire évoluer ton affichage. Tu peux ajouter une feuille avec une colonne « futur » où on met en couleur les différences par rapport aux deux temps précédents. Je ne sais pas si je suis bien claire. N’hésite pas à me poser d’autres questions. L’idée, ce n’est pas de prétends qu’à tous les temps c’est toujours pareil mais de consolider des terminaisons régulières en précisant le cadre où elle s’appliquent dès le départ (ne pas dire « c’est tout le temps ») et petit à petit, d’ajouter des connaissances. S’ils sont déjà acquis qu’au présent il y a 3 terminaisons (e/s/ds), ils supporteront les ajouts des autres temps si c’est très progressif. Cela dit, la conjugaison horizontale élimine cette difficulté en la traitant dès le départ : on voit tout de suite tous les temps.

      Pour l’organisation, j’ai ma programmation disponible sur le blog. L’idée, c’est que je ne me dis pas : une fois grammaire par semaine, une fois conjugaison, une fois orthographe, etc. Mon emploi du temps dit « étude de la langue » mais ensuite, c’est ma programmation qui définit ce que je fais chaque semaine. Tu constateras qu’il n’y a jamais plus de 4 thèmes par semaine puisque j’ai 4 séances dédiées. En début d’année, comme je le disais dans l’article, je ne fais pas de conjugaison à proprement parler. On revoit « passé/présent/futur », on revoit les natures de mots (noms/verbes notamment), retrouver le sujet, on revoit les PPS, bref : tous les prérequis. Du coup, les 6 premières semaines n’abordent pas la conjugaison en tant que telle. On n’en parle qu’un peu en production d’écrit mais selon le cas, sans voir tout de façon exhaustive.

      Ensuite, le présent prend beaucoup de temps et c’est une période clé donc je me concentre dessus. Je fais un peu moins du reste. L’accord du GN vient plus tard dans ma programmation, quand j’ai pu alléger la conjugaison parce que les mécanismes sont en place (même si encore à consolider). La conjugaison et l’accord dans le GN sont, selon moi, les deux points principaux d’étude de la langue. Ils viennent bien sûr après la transcription phonétique qui doit être consolidée en priorité. L’orthographe contextuelle (« ss » entre deux voyelles, « ç », etc.) se fait tout au long de l’année, à chaque occasion. Là, en fin d’année, on a revu « m devant m, b, p » et, c’est passé tout seul car à part 3 élèves, tous l’avaient déjà acquis à force de répétition (depuis le CE1 minimum d’ailleurs on en parle) à toutes les occasion (production d’écrit, jogging d’écriture, dictée, etc.).

      Autre précision : j’ai tendance à faire ma programmation sur 34 semaines en général parce qu’entre les sorties, les actions d’école, les projets et bien sûr mes absences (eh oui ! ça arrive :P), j’ai besoin d’une marge de manœuvre. Si je programme sur les 36 semaines, je veille à ce que les compétences ou connaissances prévus sur la fin puissent ne pas faire l’objet d’une séquence dédiée. Ce que je veux dire, c’est qu’il y a des choses que je suis sure de voir au fil de l’année et que donc, si je ne fais pas une séquence dédiée, cela n’empêchera pas l’élève d’avoir travaillé cette compétence.

  2. Coucou Ayleen. Décidément ça carbure de ce côté. C’est sûr que la réflexion de Lutin Bazar a popularisé cette façon de faire. Merci de partager tes propres réflexions toujours riches.
    Bon WE

    1. Oh ben… on fait ce qu’on peut pour nourrir les réflexions… Enfin, c’est aussi que j’espère des retours, même si pour le moment on y va tout doux. Merci à toi d’être toujours présente, et toujours active ici !

      Ma façon de faire diffère de Lutin Bazar sur ce point : elle ne fait pas de séance dédiée « découverte » il me semble. Elle découvre la conjugaison au fil de ses autres séances puis, une fois toutes les terminaisons découvertes, elle finit l’année avec des entrainements. Je suis restée plus traditionnelle avec mes séances dédiées dès la deuxième période. J’admire son courage de s’être lancée ainsi et d’y arriver, en plus ! 🙂

      1. Hello,
        en fait, je bosse avec Picot depuis 4 années maintenant et c’est vrai que la conjugaison est vraiment « ritualisée » avec le gros travail de transposition… et ressemble à cette approche par pronom et par temps. Pour ma part, je préfère le faire à l’oral mais donner à tous l’occasion d’essayer, de dire et d’entendre ce que les autres proposent. Puis beaucoup sur l’ardoise avec quelques verbes tous les jours. J’ai toujours 2 ou 3 niveaux dans ma classe et je trouve que cela permet de faire tous en même temps mais chacun à son rythme. La phase de « leçon » arrive quand quasiment tout le monde maitrise la « bête ». Et c’est beaucoup plus facile. J’aime bien aussi faire des moments d’entrainement où chacun a son propre programme et en cela le système des ceintures est efficace. Et permet un rebrassage des notions déjà vues les années d’avant.

        1. Il y a plein de choses intéressantes dans ce que tu dis. L’an prochain, je sais que beaucoup de mes élèves maitriseront déjà moins l’oral… donc il faudra que j’y passe plus de temps. Cette année, je n’en avais que peu qui avaient besoin d’un renforcement et donc je pouvais les prendre en groupe.

          De même, j’aurai à faire face à une bien plus grande hétérogénéité… cela signifie que j’envisageais aussi un travail type ceintures/plan de travail. Ça me semble incontournable quand il y a vraiment trop de différences entre tous, et très utile même si ce n’est pas le cas.

          Comme toi par contre, la leçon ne vient qu’à la toute fin. Certains, quand ils ont la leçon, on du mal à la lâcher et ne font plus l’effort de l’oralisation ou de la construction. Du coup, ils mémorisent moins !

  3. EmilieCaroline

    Merci beaucoup pour cette longue et passionnante analyse ! J’utilise cette année la méthode Picot, à laquelle j’adhère complètement, et elle fonctionne avec la conjugaison horizontale….sans la nommer ! Tes explications m’éclairent sur ma pratique : super intéressant !

    1. J’entends toujours parler de cette méthode et je crois que je vais finir par l’acquérir. Je n’en ressens pas spécialement le besoin aujourd’hui, car je commence à me sentir bien dans ce que je construis. Cela dit, je suis sure que j’y trouverais de nouvelles idées intéressantes pour compléter ce que je fais déjà.

      En tout cas, ravie que l’article t’ait intéressé. Si tu as des questions ou des expériences à partager, n’hésite surtout pas ! Merci pour le commentaire laissé.

  4. Super article ! J’aime te lire, ça me fait réfléchir à ce que je veux ou ne veux pas faire (et en tant que bébé prof, ça cogite beaucoup).
    Concernant ta réflexion sur tes catégories de verbes (er et les autres), j’ai lu un document très intéressant qui pourrait peut-être t’inspirer :
    http://www.ac-orleans-tours.fr/fileadmin/user_upload/tours_nord/enseignement_pedagogie/socle_commun/competences/Competence_1/enseigner-la-conjugaison-au-c2-et-au-c3.pdf

    Bonne réflexion et bonne continuation !

    1. Merci ! En tant que bébé prof, tu as visiblement aussi à apporter et je suis ravie de découvrir ton document que je vais lire dès que j’ai un moment. C’est précisément pour ce genre d’échanges que je publie alors merci !

  5. Bel article qui éclaire ma lanterne sur le sujet et va venir bousculer ma réflexion; je travaille la conjugaison en partant de moments d’écriture négociée et on élabore nos repères au fur et à mesure des rencontres… on joue avec les terminaisons mais c’est vrai que le réinvestissement en production décrit n’est pas souvent au rendez-vousen Ce1 … bref je vais méditer la question 🤔

    1. Il me semble que Lutin Bazar a un fonctionnement assez proche de ce que tu décris. Tu trouveras aussi peut-être des réponses de son côté, même si tu connais surement déjà :P.

      En tout cas, merci pour ton commentaire !

  6. Bonjour ! Quel chantier! Mais tu as fait preuve de courage comme le dit Carole!

    Je rebondis sur une phrase:
    « Dans les deux cas, le couple « je/il » implique de travailler sur ce qui les différencie plutôt que ce qui est identique (« je » et « tu », très souvent) »

    Mais je rajoute que le plus important pour moi, c’est que l’on utilise la même procédure pour trouver e, ds, s avec je ou e, d ou t avec il/elle!
    Trouver l’infinitif.
    J’entends er, j’écris e avec je et il
    J’entends dre, je choisis ds avec je et d avec il/elle
    Sinon je choisis s avec je et t avec il/elle.

    C’est pour cela que je les étudie l’un après l’autre, pour que les élèves puissent réinvestir tout de suite la même procédure!

    Sinon, j’adore le titre de cet article car finalement, chacun fait sa conjugaison inspirée par ….

    A bientôt!

    1. Bon, j’avoue, j’ai revérifié à plusieurs reprises que « frankle59 » menait bien à « François Kleczewski ». Je me trompe pas ? Si c’est le cas, waouh ! Et quoiqu’il en soit, merci d’avoir laissé un commentaire.

      Merci aussi pour son contenu, éclairant et permettant de bien recentrer sur l’essentiel. Le but, après tout, est de permettre d’automatiser la (une) procédure pour conjuguer efficacement en contexte (phrase, texte). Du coup, c’est quelque chose à avoir en tête quand on réfléchit à sa programmation et que je vais continuer à potasser de mon côté.

      A bientôt oui, j’espère ! 🙂

  7. Désolée, toujours pas d’avatar mais ça va venir. Je crois que je vais encore réduire mon temps de temps partiel pour avoir le temps de m’enrichir de ces proses si intéressantes. Une fois de plus, il faut que je repasse pour lire tout ça. Bravo et chapeau. Moi je cours tout le temps dans ma classe, je fais tout à peu près et rien de vraiment bien !!! Mais ça viendra !!!!!!!!

    1. Je suis sure que ce n’est pas tout à fait vrai et que tu fais tout un tas de trucs très bien. D’ailleurs, une fois posé à l’écrit, ça rend bien mais quand on a la tête dans le guidon et qu’on ne relève pas le nez, on a aussi ce sentiment de « moyen », qu’on loupe des trucs, on se dit qu’il y a mieux à faire, on doute des résultats…

      C’est aussi (un peu) pour ça que bloguer est intéressant : on prend un peu de recul sur sa pratique pour la partager et même si ce n’est pas parfait, on se dit que ce n’est quand même pas si mal :P.

      En tout cas merci pour ton retour et n’hésite pas à partager tes expériences après lecture, ou ton opinion sur la question tout simplement :).

  8. Merci Ayleen pour ce bel et enrichissant article. Décidément tu es une vraie pipelette !!! Moi aussi je cours partout et je repasse plus tard pour lire tout ça !

    @Multik : si si tu fais tout très bien, t’es juste moins bavarde que le petit renard gris, difficile de faire mieux quand même ! Mais c’est vrai qu’on l’aime pour ça aussi 🙂

    1. Une incorrigible pipelette… oui ! Ca fait des années que j’essaye de diminuer le flux… Pour tout dire, je relis même mes articles et essaye de supprimer le superflu, reformuler pour faire plus court et simple… Mais j’ai du mal quand même !

      En tout cas merci pour le petit message et une fois tout lu, n’hésite pas non plus à faire un retour ou à partager tes expériences. Ça m’intéresse toujours :D.

  9. Wahou, article très intéressant!
    J’ai goûté à ce travail cet année en suivant la méthode « picot » et les élèves ont travaillé la conjugaison sans vraiment y faire attention. Le passage à l’oral reste primordial, en effet. J’ai des élèves qui ne s’expriment pas correctement, donc dur dur de passer de l’oral à la systématisation écrite…
    Les phases de transposition sont ce que préfèrent mes élèves, c’est à dire les séances où tu fais le lien entre je/tu/il… Donc, à refaire l’année prochaine!

    1. Le fait de ne faire qu’un seul exercice en entrainement dans le cahier du jour mais de privilégier, justement, des phases d’observation, d’essais/analyse/correction, de transposition, de comparaison… ça les rend « étrangement » beaucoup plus performant. Alors du coup, je n’hésite plus : moins dans le cahier du jour et plus de tout le reste !

      Le cahier du jour est juste un temps où chaque élève refait le point avec lui-même, individuellement, pour fixer ce qu’il a compris ou mettre en exergue ce qu’il a encore besoin de travailler.

  10. Re bonjour!

    « Suivre les programmes ou non? » est le dernier article que j’ai mis sur mon site suite à cette petite phrase!

    « A noter qu’en cycle 2, les verbes en -DRE ne sont pas au programme, à l’exception de « prendre » qui servira sans doute au cycle 3. Cela n’empêche en rien de les aborder bien sûr. »
    Ayleen, « La tanière de Kylan ».

    Faut-il hésiter? Pour ma part, c’est non!
    On étudie les verbes en -er, en dre et les autres!

    Pourquoi?

    Tout d’abord, parce que les élèves ne vont pas suivre les programmes et se limiter à utiliser les verbes en -er et les verbes dit « difficiles ». Ils vont utiliser tous les verbes.

    Ensuite, la distinction verbes en er – dre – et les autres, permet de trouver la fin de tous les verbes, même difficiles, pour je / tu et il au présent.

    être, avoir, faire, aller, dire, venir, pouvoir, voir, vouloir, prendre

    Exemple pour le présent avec JE!

    je sui? faire semblant d’être Je n’entends pas -er-dre => s => je suis
    je fai? faire semblant de faire Je n’entends pas -er-dre => s => je fais
    je di? faire semblant de dire Je n’entends pas -er-dre => s => je dis
    Je vien? faire semblant de venir Je n’entends pas-er-dre => s => je viens
    je voi? faire semblant de voir Je n’entends pas -er-dre => s => je vois
    je pren? faire semblant de prendre J’entends -dre => ds => je prends

    J’ai, je veux et je peux sont des exceptions abordées avec l’étude du je au présent.
    Je vais est vu avec le futur proche mais qui n’est pas au programme. Zut!

    Mais les nouveaux programmes mettent en avant l’importance de l’oral, or le futur proche est le temps de l’oral. Dilemme!

    La difficulté de ces verbes dit « difficiles » est qu’ils ont un radical qui change. Mais pour les marques de personnes, ils fonctionnent comme tous les autres sauf les quelques exceptions.
    Une fois que l’on sait dire ces verbes à l’oral pour connaître la forme du radical, pour les écrire, c’est du classique!

    Exemple: nous disons il vient
    radical qui change + ons du nous radical qui change + venir je n’entend pas -er-dre
    s [z] entre 2 voyelles ien de chien il => t

    Pour moi, c’est donc plus économique et efficace d’apprendre le présent des verbes en -er -dre et les autres en utilisant une procédure transférable à une grande majorité de verbes (sauf peindre….) que de faire apprendre les verbes en -er et le verbe « prendre » au présent.

    Cela éviterait à ma petite Romane qui est en CE1 d’écrire je finie avec le e des verbes en -er!

    A bientôt!

    1. Je te rejoins évidemment. D’ailleurs, pour moi, le programme est le « minimum » à atteindre, pas le maximum. On a bien le droit de faire en plus ce qu’on veut (dans le cadre de la loi et de l’esprit du socle commun), tant que ça n’handicape pas les élèves dans l’apprentissage du programme. Or là, typiquement, on n’handicape rien du tout ! C’est sur le même temps, finalement.

      Les verbes en -DRE, impossible d’y échapper comme tu le dis si bien : ils les utilisent mais je les trouve aussi dans des textes qu’on lit, dans les dictées parfois, etc. Alors on pourrait tenter d’épurer pour ne proposer que des supports « didactiques » (ou « artificiels ») mais ça ne les empêchera pas de se questionner sur ce qu’ils lisent à la maison, par exemple… et là, de toute façon, on devra y répondre. Alors pourquoi ne le réserver qu’à quelques privilégiés ? Autant l’anticiper de suite. Cela dit, ça ne me semble possible qu’avec une approche horizontale. Dans l’approche « classique » (verticale), cela constituerait des séances supplémentaires… Comme quoi, elle est bien pratique cette conjugaison horizontale !

  11. Bonjour, cet apprentissage de la conjugaison par les pronoms est la technique adoptée par CLEO au CE1. Tu connais ? L’an prochain j’aurai un CE2 et j’aurais bien continué ainsi mais je suis bloquée par les leçons (uniformes pour tout le CE2/CM1/CM2) qui ont l’entrée traditionnelle. Ceci dit, au CE1 du moins, question réinvestissement en PE…on est loin du but !

    Kiko67

    1. Je connais CLEO en effet, mais uniquement CE2. Donc, en CE1, tu dis qu’ils font par pronom ? Je vais peut-être en acquérir un exemplaire dans ce cas ! Cela me fera toujours des supports en plus, d’autant que je suis contrainte de faire tous mes exercices moi-même vu que je n’ai pas de livre qui fonctionne ainsi !

      Merci pour l’information en tout cas :). Ton commentaire est le genre qui fait vraiment plaisir, car on partage et on reçoit, en retour, de nouvelles connaissances pour s’enrichir :).

      1. oui ça commence par des exercices sur il/elle puis ils/il/elles/elles puis nous puis vous puis je puis tu…Moi je commence par cela après une découverte RSEEG au videopro et ensuite je termine par des exercices dans le CJ sur toutes les personnes mélangées…mais au CE1 je privilégie les verbes à relier aux pronoms ou des closures à choix multiples….j’en ai toujours qui me relient des « Nous joues » ou des « tu jouons »….cela me désespère à chaque fois….d’où ma question…dois je poursuivre sur fichier au CE2 ? Si je fais des exercices dans un cahier feront-ils moins d’erreurs de ce type….mais ils feront forcément moins d’exercices que dans CLEO…

        1. Je ne fais jamais sur fichier, surtout pas la conjugaison (en tout cas en CE2). Pour conjuguer, il faut lire et comprendre la phrase. Or, dans un fichier, on peut très bien remplir au hasard. Alors que si on copie la phrase, on est bien obligé de la lire. Alors même si ça leur fait faire moins d’entrainement, les résultats sont quand même plus souvent justes !

          En plus, quand on copie, on doit relire toute la phrase pour vérifier qu’on a bien écrit tous les mots : encore une lecture supplémentaire.

          Je ne fais pratiquement qu’un seul type d’exercice : des phrases (de préférence un texte) où il faut conjuguer le verbe.

        2. Bonjour Kiko67 et Ayleen

          J’ai utilisé les 2 fichiers dans mon cours double CE1 CE2 avec une approche horizontale de la conjugaison.

          En ce1, le Cléo permet l’approche horizontale mais uniquement pour le présent. Mais c’est un bon support surtout qu’Antoine Fetet utilise les trois groupes -er -dre et les autres. Mais on retrouve la conjugaison verticale pour les autres temps.

          Pour le cléo ce2, c’est de la conjugaison verticale. J’utilise donc « la partie conjugaison » en fin d’année. (il faut créer des exercices pour les 4 premières périodes ou voir mon site: http://lewebpedagogique.com/conjugaisonhorizontalece1/8-exercices/ ).
          Il utilise toujours les 3 groupes -er -dre et les autres.

          Par contre, les supports concernant la lecture et le reste sont super.

          Cours double ce1/ce2 avec des élèves de ce2 ayant fait de la conjugaison horizontale l’année passée. J’ai utilisé la même démarche qu’en ce1 en changeant les amorces pour les ce2.
          L’utilisation de la même méthode a permis aux élèves fragiles de ce2 de décoller dès le début de l’année.

          Même leçon pour les ce1 et ce2 et normalement pour le cycle 3 où l’objectif serait de voir, pour moi, quelques exceptions: verbes en oudre, eindre, ouvrir, cueillir ….

          Différence entre les ce1/ce2 pour moi:
          CE1: Les régularités en conjugaison + verbes être et avoir: Mémorisation mais familiarisation acceptée.
          CE2:Les régularités en conjugaison + verbes être et avoir: Mémorisation
          Les verbes pouvoir, vouloir etc… que je travaille plus spécifiquement: Familiarisation (mais mémorisation facilitée avec la conjugaison horizontale: voir commentaire plus haut)

          Familiarisation: L’élève a besoin d’utiliser son cahier ‘outils » mais de manière autonome.
          Mémorisation: L’élève a appris ou sait utiliser les procédures.

          Voilà ce que je peux dire par rapport à ce que j’ai vécu dans ma classe.

          A bientôt!

          1. Merci pour ces explications bien détaillées ! Je trouve l’idée de progression ce1/ce2 très intéressante. On doit revoir notre programmation de cycle avec les collègues.

  12. Bonjour!

    Je rebondis sur cette phrase!

    « Je ne vous apprends rien, conjuguer ne peut se faire que si on sait trouver un verbe conjugué et son sujet. »

    Par forcément! De mon côté, je fais de la conjugaison avant d’aborder les notions nom / verbe + sujet!
    Du coup, j’utilise la conjugaison pour identifier les verbes par rapport aux noms.
    (Voir mon powerpoint sur la présentation de la conjugaison horizontale pour illustrer mes propos)
    A l’oral, les enfants conjuguent dès la maternelle sans connaître les notions noms/verbes.
    A l’écrit, je commence à travailler la conjugaison par analogie. Pas besoin des notions sujet/verbe.

    A bientôt!

    1. J’écris plus loin que ce n’est pas forcément si « figé » puisque la notion de sujet et la notion de verbe peuvent se construire en parallèle et s’enrichir mutuellement. Parfois, ça accroche mieux dans un sens que l’autre pour un enfant.

      Cela dit, les élèves de maternelle conjuguent à l’oral, certes. Mais pour la lettre muette (le « s », le « t), comment faire si on n’arrive pas à reconnaitre le sujet ? Certes, « tu » et « je » sont toujours prononcés mais « Manon et moi », ça fait « nous »… alors le « nous » n’est pas dit. Comment l’élève sait que c’est « ons » et pas « ont » par exemple, s’il ne sait pas dire que le sujet est « Manon et moi » et que ça équivaut à « nous » ? C’est une démarche qui m’intéresse.

      1. Re…

        On rencontre le même problème ils/ les chats …. elles/ les voitures … nous/ moi et Manon

        Je donne le sens suivant pour le NOUS: moi + ….
        Moi + moi + moi ou moi + Manon
        Association nous/ons pour tous les temps.

        Le -ont est dans la recherche avec les modèles avec ils/elles etc… où il y a toujours -nt
        ils ont joué / ils jouent / ils jouaient / ils joueront
        Les élèves joueron mais il y a plusieurs élèves donc le verbe se termine par -nt. Il y a le n du on, il faut donc rajouter le t pour avoir le -nt

        Mais cela se construit au fur et à mesure des exercices, des textes rencontrés en lecture….

        Ce qui certain, c’est qu’il faut identifier le « nous/ ils » pour écrire « ons/-ont »

        Je ne sais pas si je t’ai apporté une réponse à ton questionnement.

        Pour le ON que je vais bientôt faire, voilà l’explication que je compte donner:
        Moi + ….. dans un groupe, un ensemble, une équipe que je peux remplacer par il/elle d’où le lien il/elle/on en conjugaison. Là non plus, ce n’est pas évident de donner une explication qui a du sens.

        Et toi, quelle explication donnes-tu pour le on?

        1. Du coup, si je comprends bien, tu leur parle effectivement du sujet mais sans forcément dire que c’est le sujet ? Parce que, quand on cherche à remplacer pour « nous » ou « ils », c’est bien qu’on a trouvé le sujet (qu’on sache ce que c’est ou pas), non ?

          J’ai les mêmes explications que toi pour « nous » et « ils/elles ». Pour on, il y a deux possibilités que je leur expose :
          – Soit ça remplace un peu « nous », dans le langage parlé surtout (« on mange » = « nous mangeons »).
          – Soit ça veut dire « une ou plusieurs personnes mais on ne précise pas qui (peut-être parce qu’on ne sait pas précisément qui) » (cas spécifique : les habitudes « On fait comme ça. »)
          Le « on » n’est effectivement pas le pronom le plus facile :P.

          1. Bonsoir!
            Tout à fait! Je n’utilise pas le mot sujet immédiatement. Mais on sait de qui l’on parle. Quant à la notion de verbe, je ne l’utilise pas tout de suite en conjugaison car je travaille par analogie. La notion sera apportée après où j’utiliserai la conjugaison pour identifier les verbes. Mais que c’est difficile à expliquer!!!!!
            Pour le ON, merci pour ta deuxième possibilité! Je n’y avais pas pensé!
            A bientôt!

          2. Dans ce cas-là, on n’est pas si éloignés que ça. Un peu comme « paquet de 10 » et « dizaine » cohabitent pendant un moment « de qui on parle » et « sujet » cohabitent un moment, jusqu’à ce que le « de qui/quoi on parle » (assez insuffisant d’ailleurs comme définition si on sort de la structure « de qui/quoi on parle + ce qu’il fait/comment il est ») ne soit plus nécessaire.

            Tous les matins, en jogging d’écriture, on vérifie les accords du verbe, donc on cherche le sujet. Si certains, en très grande difficulté, ont du mal avec le mot « sujet », ils n’ont que peu de peine à le retrouver, à retrouver ce qui fait l’action ou de qui on parle, ce qui décide de la terminaison.

        2. Bonjour,
          Pour ma part, il y a bien longtemps que j’ai fait enlever le « on » des tableaux de conjugaison. Je l’ai fait quand je me suis aperçu que des élèves au passé composé récitaient « il, elle, on chanté » 😉
          Je le classe à part.Jj’explique qu’on l’utilise à l’oral pour dire « nous » mais qu’à l’écrit on ne doit pas (remarque d’un profs quand j’étais élève) et qu’en réalité, il signifie « quelqu’un » comme dans « chut on frappe à la porte ». Puis je leur dit qu’en conjugaison, il est sur la même ligne que « il et elle au singulier ». Ca marche plutôt bien. Et puis on apprend à écrire « on dit, on fait, on apprend, … » horizontalement 😉
          Je partage totalement l’avis qu’il faut apprendre à écrire le pronom et le verbe ensemble, et je lutte donc -car je leur donne ‘encore’ des verbes à conjuguer, et ça aide mes élèves à enrichir leur notion et leur stock de verbes- contre les élèves qui écrivent une colonne de PP puis une colonne de verbes !!!!
          Depuis 5-6 ans, j’ai le sentiment que mes élèves sont plus performants au niveau de l’orthographe et en dictée et en expression écrite. Enfin, pas tous 😉
          A bientôt

          1. Merci pour ce retour si détaillé. Je n’aurais pas pensé au « il, elle, on chanté » ! C’est un point de vigilance intéressant.

  13. Bonjour à tous.
    J’avais des CE1 il y a quelques années et je travaillais la conjugaison de façon horizontale sans le savoir. J’ai rétrogradé au CP depuis quelques rentrées déjà et je me demande soù vent comment changer ma pratique pour préparer mes élèves à utiliser cette méthode horizontale en CE1. D’après vos expériences et idéalement, qu’aimeriez-vous que vos nouveaux CE1 connaissent et maîtrisent à la rentrée pour vous faciliter l’entrée dans l’apprentissage de la conjugaison ?
    Merci de vos éclairages.

    1. Oh ben rien de plus que ce qui est dans les programmes (en tout cas étaient dans les anciens) : être capable de remarquer que si le sujet (celui qui fait l’action) est seul, on a -e ou -t à la fin du verbe et s’ils sont plusieurs -ent. On peut préciser que ce n’est que lorsqu’on parle de personnages ou objets qui ne sont « ni moi ni toi ». S’ils arrivent à accorder en dictée ou production d’écrits c’est encore mieux (mais si rare !).

    2. Bonjour Alex.

      L’année dernière, j’étais en CP pour la première année et mes collègues de CE1 travaillent de manière horizontale.

      J’ai d’abord travaillé à l’oral à partir de différentes situations vécues:
      -Elèves filmés lors d’une séance de jardinage: je creuse, je sème, etc.. puis revoir la vidéo => changement de temps et utilisation du passé composé. Proposer l’amorce demain pour avoir surtout le futur proche.
      – Proposer à un élève de monter sur une chaise: je vais monter, je monte, je suis monté, je vais sauter, je saute, j’ai sauté. Ils adorent. Idem pour d’autres situations: je vais traverser etc… A faire tous les jours!
      Proposer aux autres élèves de décrire la situation: elle va monter, elle monte, elle est montée etc.…
      Proposer à 2 élèves de monter: nous montons etc…
      Proposer aux autres élèves de décrire la situation: ils vont monter, ils montent, etc…

      Côté écrit, j’ai étudié le passé composé, le présent et le futur proche pour JE/IL/ILS. Pas de gros problème sauf le er/é
      é car c’est du passé, er car c’est apRès. Cela passe très bien!
      J’ai laissé d,a,t,e et e,x s ai pour les collègues de CE1.
      -nt au pluriel

      Nous avons vu également le ons de NOUS et le ez de VOUS. (article en cours de réalisation sur mon site)

      A savoir s’ils seront prêts pour le CE1, réponse courant septembre avec le retour de mes collègues.

      A bientôt

  14. Merci Frankle pour ce partage d’idées. Sympa le potager, je vais te l’échanger contre une autre : j’ai la même démarche avec mes CP quand on va à la piscine ( je missionne un parent agréé en plus pour prendre plein de photos des actions des élèves) : « sur la photo, je + verbe au présent  » puis « pendant la dernière séance, j’ai… » et enfin « la prochaine fois, je + verbe au futur ». Ça me permet de donner du sens au système de temps en utilisant leur contrat de nageur. Mais je restais assez bloquée sur le je. Un peu de nous et vous mais très peu.

    Et à l’écrit je m’appuie surtout sur les problèmes de lecture : « on voit -nt mais on ne le lit pas parce que ça aide seulement à savoir qu’il y a plusieurs personnes /choses qui font/sont… » le ez aussi parce que ça fait é. Je n’osais pas passer à quelque chose de plus approfondie. Mais je prends ton commentaire comme un encouragement et je vais me lancer 🙂 merci !

    1. Je ne fais que ponctuer mais cet échange m’est aussi très instructif : j’aurai des GS/CP sur un jour de la semaine et même si je ne ferai pas conjugaison, j’aime bien réfléchir à tout !

      1. Bonjour.

        Pour poursuivre, une collègue de maternelle m’a donné le livre suivant:
        « Enseigner l’oral en maternelle » de Philippe Boisseau.
        Utilisation « d’Album échos », « Récit de prouesses », « Projet » et d’autres situations où l’on travaille finalement la conjugaison horizontale dès la maternelle.
        Sacré point d’appui pour le cycle 2 si l’on continue de travailler la conjugaison de manière horizontale.

        Programmations (page 202)
        PS: passé composé, présent, futur aller (futur proche)
        GS: imparfait/ passé simple, émergence du conditionnelle et du futur simple et le système futur/futur antérieur/futur dans le futur .
        Du coup, garder cette programmation à l’oral pour le CP. A réfléchir avec les collègues de GS.

        A bientôt!

  15. Personnellement, je travaille depuis plusieurs années tous les temps simultanément! Et je fais évoluer avec les verbes classés comme tu le présentes en – er, ir…. Ils ont une plaque à laquelle ils se réfèrent où apparaissent toutes les terminaisons. Ils s’en imprègnent pour changer des phrases de temps. Je fais évoluer les verbes dans l’année, on commence par les verbes en -er , puis en ortho quand j’attaque, c, g .. Ils doivent conjuguer des verbes en cer, ger, transformer des phrases à tous les temps avec ce type de verbes, en rituel…Et les phrases, verbes évoluent au fur et à mesure. Et ça marche, ils réagissent en lisant : Oh le texte, il est à tel temps car j’ai vu la terminaison de l’imparfait… en écrivant, ça se passe avant, donc j’utilise l’imparfait.. C’est du passé…En cours d’année, ils se détachent de la plaque au fur et à mesure car ils l’assimilent de façon induite, cela va dépendre de leur niveau… Si ça vous intéresse, je peux vous envoyer des photos, docs….

    1. Bonjour et merci pour ce commentaire instructif. Je fais aussi évoluer les verbes en fonction de la progression en orthographe (j’en ai parlé pour les « ss » de « issons » pour les verbes du 2e groupe mais c’est aussi vrai pour le reste). Ça me semble important et ça permet de rebrasser sans avoir à passer une éternité sur ces règles orthographiques. On renforce grâce à la conjugaison. Par contre, quand tu parles de « plaque », c’est un petit mémo ? Je suis curieuse. Pour notre part, nous avons le mémo en français où se trouvent les terminaisons.

  16. J’ai (enfin ^^) lu attentivement l’article et cela me donne bien envie de partir dans ce sens…
    Un de mes manuels part dans ce sens (un pronom à la fois mais uniquement pour le présent) et j’avoue que je trouvais cela bizarre.
    Maintenant, je me demande comment bien régler tout ça pour que ça convienne aux enfants et qu’ils ne soient pas trop perdus les années suivantes … 🙁
    Et puis j’hésite un peu entre – voir les pronoms un à un mais en restant dans le même temps, puis refaire le même avec un autre temps
    – voir un pronom à la fois mais aux 3 temps (présent, imparfait, futur), puis passer au pronom suivant.
    J’ai peur d’avoir loupé une info importante dans tout ce que je viens de lire.
    D’autres références, bouquins à consulter des vacances pour partir du bon pied ??
    Merci pour les idées !!

    1. Les deux sont tout à fait possible à vrai dire. Peux-tu me préciser ton niveau pour que je puisse te faire une proposition plus précise et, je l’espère, plus pertinente ?

      1. Je suis en 3e année primaire (équivalent du Ce2 mais aussi du Ce1 pour faciliter les choses ^^)
        Je me dis que travailler sur un seul pronom mais sur 3 temps va peut-être permettre de mieux fixer la correspondance du pronom et les terminaisons qui ne changent pas trop d’un temps à l’autre.

        1. Je suppose donc qu’ils ont déjà fait de la conjugaison auparavant, est-ce que je me trompe ? Dans ce cas, ça ressemble beaucoup à ce que j’ai pu faire en CE2.

          Quand ils n’ont jamais fait de conjugaison, on peut directement attaquer avec la conjugaison horizontale telle que la présente François Kleczewski sur son blog (le lien est dans l’article). Ça ne pose aucun souci et le/la collègue de l’année suivante pourra bien faire comme il le souhaite : les bases auront été posées. Bien sûr, si tout le monde ne faisait que de la conjugaison horizontale, il n’y aurait aucune question à se poser.

          Maintenant, quand on récupère des élèves qui ont déjà fait de la conjugaison, on ne peut pas nier qu’ils ont déjà des connaissances et qu’ils ont déjà, pour beaucoup, organisé leurs connaissances des terminaisons en fonction du temps. Et puis, comme je le disais dans l’article je crois, on sait si on parle au passé, au présent ou au futur dès qu’on commence à ébaucher sa phrase, en tout cas en cycle 2 (CP/CE1/CE2) où les changements de temps dans une même production écrite sont quand même plutôt rares en général. C’est pour cela que j’ai choisi de travailler par temps : un pronom au présent, puis un autre au présent, etc. C’est d’autant plus important qu’il y a déjà trois terminaisons possibles pour un seul pronom lorsqu’on est au présent (et des irrégularités en plus, d’ailleurs). Le présent est un temps vraiment très compliqué, qui demande de connaitre le sujet, le temps et l’infinitif du verbe (là où l’imparfait s’en passe très bien). J’aime bien commencer par ce qui est difficile pour rebrasser ensuite. L’imparfait et le futur se font vraiment très vite ensuite ! C’est tellement simple pour les élèves après tout cet entrainement au présent.

          Quant à la continuité avec les niveaux suivants : j’utilise les verbes irréguliers pour cela. On les voit plus « verticalement ». Cela dit, à la fin, les tableaux de conjugaison restent les mêmes. Il s’agit d’un tableau à double entrée : temps et PPS. Du coup, ils ne devraient pas être perdus.

          Je n’ai par contre aucun livre à te conseiller. Le blog de François Kleczewski est, par contre, une très bonne source d’information et son avis est toujours très intéressant. Il partage d’ailleurs beaucoup d’idées et d’informations en commentaire de cet article !

  17. Bonjour Ayleen et An.be

    Le plus dur est de choisir, de se lancer mais il faut d’abord y croire un minimum. Une fois que l’on commence, on a beaucoup de mal à revenir en arrière, d’ailleurs aucun de mes collègues qui pratiquent la conjugaison horizontale ne pensent à revenir en arrière même en CM2.

    Commencer en CE2, cela ne pose pas de problème sachant que tous les élèves ne maitrisent pas la conjugaison en ce2. Dans ce que je propose, je pars de leurs représentations et forcément, il y a des élèves qui font des erreurs. Le contrat à donner à tous élèves: on vérifie quand même au cas où, ce qui permet d’avoir l’adhésion de tous les élèves et d’enseigner le doute orthographique.
    Le but est de valider ce que l’on sait et de modifier ce que l’on ne sait pas.

    Des élèves perdus pour les années suivantes si on change de démarche?
    Ce qui est pris est pris! Et puis pendant 8 ans, j’étais le seul, aujourd’hui 12 enseignants sur 14 travaillent de manière horizontale au bout de 13 ans d’expérimentations, d’explications, de nombreux échanges…

    Bonnes fêtes de fin d’année! 😉

    1. Encore une fois, merci à toi François ! Ton activité sur cet article, les conseils que tu n’hésites pas à donner, le partage de ton expérience, c’est vraiment formidable ! Bonnes fêtes à toi aussi 🙂

  18. Merci pour vos réponses !
    Ce qui est généralement vu chez nous en 2e année (+/-CE1), c’est surtout ETRE, AVOIR, ALLER au présent et un peu les verbes en ER au présent si on a le temps mais rien de plus. Donc on ne peut pas vraiment considérer qu’ils aient déjà fait de la conjugaison avant la 3e année.
    Passez de bonnes fêtes et merci encore pour le partage

    1. Ça ressemble beaucoup à ce qui se fait en CE1 effectivement (chez nous, ils font souvent d’autres temps aussi, en tout cas avec les anciens programmes c’était le cas et certains continuent à faire ainsi). Du coup, ma réflexion colle très bien à ton cas, même si la possibilité du « tout horizontal » est tout aussi faisable et justifié je trouve. Comme l’a dit François Kleczewski, le tout, c’est de se décider 😛 .

    1. Je suis ravie que ça te plaise et j’espère surtout que tu sauras te l’approprier et que ça fonctionnera bien avec tes élèves. N’hésite pas à revenir ici, soit avec des questions, soit pour partager ton expérience, tes idées, tes adaptations.

  19. Merci beaucoup pour tout ce travail de réflexion qui me permet d’avoir une idée plus juste de la conjugaison horizontale….

    1. Il vaut mieux aller voir le blog de François Kleczewski pour savoir ce qu’est la conjugaison horizontale car mon approche ne l’est pas tout à fait : c’est inspiré. Cela dit, je te remercie pour le retour que tu fais de cet article. Je suis ravie qu’il puisse t’aider.

  20. Bonjour,
    Depuis hier je parcours tes articles sur la conjugaison. J’utilise Cléo depuis un an pour chaque niveau. Je sais maintenant que l’approche du CE1 s’appelle horizontale 🙂 Merci ! En CE2 j’ai construit moi-même la conjugaison car Cléo ne me convenait pas. Avec 28 élèves à la rentrée, je vais m’équiper de ton ouvrage Retz.
    J’ai lu que tu fais de la conjugaison avec les joggings d’écriture. J’ai abandonné les joggings depuis longtemps car je n’arrivais pas à corriger ou faire corriger assez rapidement. Comment t’y prends-tu sans y passer une demi-journée ?
    Bon dimanche et bonnes vacances 🙂

  21. Alarcon Michaëlla

    Analyse très riche et intéressante pile poil dans ma réflexion du moment ! un garnd merci 🙂

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